Tanzanie : Deux femmes accusées d’être des sorcières tuées à la machette

La province septentrionale tanzanienne de Shinyanga a été le théâtre d’un drame rapporté par 20 Minutes. "Ca s’est passé le 14 octobre dans la soirée dans le village d’Ihugi. Les deux victimes ont été attaquées alors qu’elles s’apprêtaient à prendre leur repas du soir", a annoncé Justus Kamugisha, le chef de la police de la région de Shinyanga située à environ 800 km au nord-ouest de la capitale économique Dar es Salaam. Trois agresseurs ont attaqué les deux femmes à coups de machette, un long couteau, avant de les décapiter, a rajouté le responsable policier.

Justus Kamugisha a apporté plus de précisions en affirmant que la police a arrêté un voisin des deux femmes. Celui-ci avait accusé la mère et sa fille de l’avoir ensorcelé et rendu impuissant, mais aussi d’avoir tué sa mère en l’empoisonnant. Cet homme de 40 ans subit encore un interrogatoire. Il est à noter que les croyances occultes occupent encore une place importante dans de nombreuses régions de Tanzanie, particulièrement près de la frontière avec le Burundi.

"Ces croyances imputent à des actes de sorcellerie les coups du sort, mésaventures, accidents et désastres frappant personnes comme communautés dans leur ensemble", a-t-on appris de 20 Minutes. Au début du mois d’octobre, une foule de villageois à environ 1 200 km de Dar es Salaam a commis des actes sordides en brûlant vive sept personnes accusées de sorcellerie.

En 2012, le Centre juridique et des droits de l’Homme (LHRC), une ONG tanzanienne a dévoilé la réalité en chiffres. Il avait estimé qu’environ 3 000 personnes accusées de sorcellerie, notamment des femmes âgées, avaient été assassinées entre 2005 et 2011 en Tanzanie. Par ailleurs, des victimes de superstitions sont très recherchées par les sorciers et guérisseurs dans les régions frontalières de la Tanzanie. C’est pourquoi, des agressions d’albinos, tués ou amputés, attribuant des vertus magiques à leur corps apparaissent assez souvent.