Des recherches menées par des médecins de l’hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine) et de l’université de Mons (Belgique) révèlent que si un patient atteint de la Covid-19 perd l’odorat, c’est "de bon pronostic".
"La perte de l’odorat est un facteur de bon pronostic, dans l’évolution d’un Covid", précise le Dr Jérôme Lechien, chef du service d’otorhinolaryngologie de l’hôpital Foch, au journal Le Parisien. Le médecin a dirigé l’étude en collaboration avec le professeur Sven Saussez de l’université de Mons.
Dans leurs recherches, les spécialistes ont étudié l’évolution de l’état de santé de 1300 patients atteints du nouveau coronavirus. Les malades ont été divisés en quatre groupes, selon le niveau de gravité de la maladie. A savoir les ‘légers’ qui peuvent se soigner chez eux, les ‘modérés’ qui ont des difficultés à respirer, les ‘sévères’ qui ont besoin d’apports en oxygène à l’hôpital, et les ‘très sévères’ qui ont besoin, non seulement, d’apports en oxygène, mais aussi qui sont en soins intensifs et/ou en réanimation.
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Le Dr Jérôme Lechien analyse : "les résultats montrent que parmi les patients qui étaient dans les groupes 3 et 4, soit les plus fortement atteints, seuls 10 à 15 % d’entre eux avaient une perte d’odorat. En revanche, ils étaient 70 à 85 % avec ce symptôme dans les groupes 1 et 2, soit les cas les plus bénins".
Le médecin explique leur hypothèse : la perte d’odorat signifie que la Covid-19 arrive non seulement dans le nez, mais également dans le système nerveux central. "Des images IRM montrent alors une atteinte du bulbe olfactif, une région située à la base cerveau et qui a un rôle majeur dans l’odorat", poursuit-il.
Le virus se retrouve alors contenu par le système immunitaire. Cela lui évite un passage "trop important dans les poumons et dans le sang, ce qui est le cas dans les cas les plus graves".
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