En France, pour beaucoup d’adultes, l’alcool revêt un côté festif indéniable. Toutes les occasions sont bonnes pour prendre un verre : fêtes, anniversaires, bonne nouvelles, succès, dîners entre amis et surtout en apéros et en soirées. Les jeunes ont hérité de cette culture : seul un sur cinq n’a jamais consommé d’alcool.
Les jeunes boivent-ils plus, ou moins qu’autrefois ? Plus, pas forcément, l’alcool a toujours été là, mais différemment, certainement ! Ils commencent plus jeunes et cherchent une ivresse rapide (en buvant d’un trait en grande quantité, c’est le binge drinking). Ce qui est aussi préoccupant : les filles sont de plus en plus nombreuses.
La dernière enquête ESPAD (European School Survey on Alcohol and Other Drugs) réalisée en 2007 auprès de jeunes de 16 ans dans plus de 35 pays européens révèle une forte hausse de la consommation. 8 jeunes sur 10 disent avoir bu de l’alcool dans le mois précédant l’enquête, et ils sont 4 sur 10 à déclarer avoir bu plus de 5 verres lors d’une même soirée. La consommation régulière s’accentue aussi : près d’un garçon sur 5 et près d’une fille sur 10 déclarent boire au moins dix fois par mois.
Cette étude prouve très bien l’engouement des jeunes pour cette boisson dangereuse. Il est vrai que l’adolescence est une étape difficile, mais certains jeunes se lancent dans des expériences plus ou moins dangereuses. Et en tant que parents, il y a de quoi s’inquiéter quand à l’avenir de nos jeunes.
Bien sûr, tous les adultes (ou presque) ont eu une expérience de l’excès d’alcool. Mais quand votre enfant de 15 ans (âge de la première ivresse) rentre pour la première fois d’une fête, nauséeux et la tête pas fraîche, ne jouez pas la complicité en disant : « Ce n’est pas bien grave. Moi aussi à ton âge … ». Donnez-lui le temps de récupérer mais ne laissez pas passer l’occasion d’une discussion sur les causes de son ivresse et d’une explication sur les conséquences de l’alcool qui pourraient le mettre en danger (accidents, agressions, perte de contrôle..).
Nous pensons tous que nous nous parlons suffisamment et que nous communiquons assez avec nos enfants. Or, chacun rentre fatigué du travail, nous avons tous des préoccupations, la tête prise ailleurs. Un jour, ce n’est pas grave. Mais si cela s’installe, le dialogue avec les enfants se détériore. Pourtant, les consommateurs abusifs sont ceux qui déclarent le plus vivre un mal-être tant dans la famille que dans la vie estudiantine.
Si l’adolescent ou le jeune adulte consomme trop d’alcool, les parents ne doivent pas craindre de montrer leur désaccord avec ses comportements, et lui montrer combien ils sont autodestructeurs.
Les spécialistes de l’adolescence insistent tous sur la nécessité pour les adultes d’affirmer les limites, même si eux-mêmes les ont franchies dans le passé ou les traversent toujours, et de ne jamais se défaire de ses principes de base. Même si les adolescents n’écoutent pas, ils attendent cela des parents !
Le modèle c’est d’abord les parents. Aussi, réduire sa propre consommation d’alcool est une démarche qui semble indispensable si l’on souhaite protéger ses enfants. Ainsi, les parents font un effort pour leur propre santé mais aussi pour celle de leurs enfants.