"C’est bouleversant de voir que plus de 400.000 bébés naissent chaque année porteurs du VIH, alors que nous avons les moyens médicaux et les connaissances pour enrayer ce phénomène," explique la Première Dame de France. "J’espère que la campagne ’Born HIV Free’ encouragera des millions de gens à soutenir le Fonds mondial, afin que nous puissions enfin mettre un terme à cette terrible injustice" a-t-elle ajouté.
Le but est de sensibiliser l’opinion publique pour que d’ici 2015 aucun enfant ne naisse avec le VIH. La campagne s’appuie sur une série de films accessibles sur le site
www.youtube.com/bornhivfree. L’objectif est de collecter le maximum de signatures sur le site
www.bornhivfree.org , pour inciter les dirigeants de la planète à participer au financement du Fonds mondial. Les donateurs seront sollicités pour reconstituer les ressources à hauteur d’entre US$ 13 et 20 milliards pour 2011-2013.
En 2002, très peu de mères séropositives avaient accès au traitement pour empêcher la contamination à l’enfant. Actuellement, près de 45% des femmes sont traitées. Michel Kazatchkine, directeur du Fonds Mondial, insiste sur le fait qu’ « on doit mieux faire ». Elles sont susceptibles de transmettre le VIH à leur enfant pendant la grossesse, le travail, l’accouchement ou l’allaitement. Le risque de transmission peut être réduit de manière significative si ces femmes ont accès aux dispositifs de prévention et de traitement.
"Nous pouvons gagner cette bataille contre le Sida si nous obtenons les fonds dont nous avons besoin," précise le professeur Michel Kazatchkine. C’est pourquoi, la Première Dame de France a répondu favorablement à l’appel formulé par le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, Michel Sidibé.
Dans le monde, le sida est transmis à plus de 600 000 nourrissons par an. Un petit tour d’horizon sur les derniers chiffres disponibles, en date de 2008, permet de discerner l’importance de mener à bien cette campagne. En France, environ 150 000 personnes sont séropositives au VIH, 27 000 vivent avec le sida et 1 000 enfants environ sont porteurs du virus. Chaque année, 6 000 à 7 000 personnes découvrent leur séropositivité dont près d’un tiers sont homosexuels.
L’Afrique, et particulièrement le sud-est du continent affiche les chiffres les plus terribles. Au Botswana, dans la tranche d’âge 15 à 24 ans, une jeune femme sur trois et un jeune homme sur sept sont infectés par le VIH. En Afrique du Sud, au Lesotho et au Zimbabwe, une jeune femme sur quatre et un jeune homme sur dix sont contaminés. En Afrique subsaharienne, cette maladie a fait périr les parents de douze millions d’enfants. Il est prévu que ce chiffre double au minimum au cours de la prochaine décennie.
Il est indéniable que des efforts considérables ont été accomplis durant les années précédentes. Mais ils sont insuffisants par rapport à l’ampleur de la propagation du virus.
« Dans le secteur de la santé, 2010 est une année pivot pour financer l’étape finale de l’effort qui permettra d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement » a déclaré le Dr Kazatchkine. « Nous avons réalisé des progrès sans précédent mais la situation demeure fragile. Si nous perdons notre élan aujourd’hui, le prix à payer sera élevé. Si nous ne réussissions pas à continuer de multiplier les investissements dans le secteur de la santé, ce serait comme trahir la confiance de millions de personnes ».