-Comment avez-vous appris que vous alliez être décorée de la légion d’honneur ?
En septembre de l’année dernière, il y a eu l’inauguration du Centre Cascavel à la Plaine des Palmistes. Dans le discours du Préfet, il a déclaré qu’il allait soumettre ma candidature à l’obtention de la légion d’honneur. J’ai été très surprise car j’ai déjà reçu l’ordre national du mérite, il y a trois ans, et puis je ne suis pas "vraiment médaille", comme on dit (rires). Les gens ont applaudi, puis le temps a passé… Il y a eu la Garden Party du 14 juillet dernier, et Monsieur le Préfet est venu vers moi en me disant que je faisais partie de la dernière promotion avec Aude Palant Vergoz et d’autres personnes comme Abdul Cadjee et François Caillé. Ils ont choisi deux hommes réunionnais et deux femmes réunionnaises.
-C’est une consécration pour vous ?
Bien c’est vrai que je suis un peu gênée par tout cela. D’autant plus que le Préfet a tenu à être mon parrain pour cette légion d’honneur. C’est pour cela que ma remise de médaille a lieu à la Préfecture ce soir. Il a tenu à me remettre lui-même la médaille.
Je ne prends pas cela comme une consécration, je préfère dire que j’ai toujours œuvré pour les personnes handicapées, et je continuerai toujours dans ce sens.
Mais c’est vrai que je ne réalise pas encore la dimension de cette distinction. Je pense que c’est vraiment ce soir que je vais réaliser ce qui m’arrive, quand je serai dans l’ambiance avec ma famille, avec mes amis du domaine médico-social, mais surtout avec la présence des parents d’Autisme Réunion.
-Votre combat continue. Qu’est-ce qu’il vous reste à faire ?
L’autisme a beaucoup évolué ces dernières années à la Réunion. Nous avons réussi grâce aux familles qui se sont mobilisées derrière moi. Elles ont tout fait pour trouver des places spécifiques pour les enfants adolescents et adultes autistes. Depuis ma place de Présidente d’Autisme Réunion depuis plus de 17 ans, je me dis qu’il y a encore tellement à faire… Je préfère ne pas me retourner car il y a encore plus de travail devant nous que derrière. La tâche est encore énorme dans les associations. Je pense que toute ma vie, je serai militante associative.
-À quelques heures de la remise de votre insigne qu’allez-vous faire aujourd’hui ?
(rires) je vais m’occuper de moi tout simplement, aller chez le coiffeur, parce que je n’ai pas eu le temps de le faire avant…