Le réalisateur français Xavier Beauvois, dont le film, "Des dieux et des hommes", en lice pour la Palme d’Or a été présenté mardi à Cannes, a dit devant la presse apporter son "plein soutien" à Roman Polanski.
PARIS (AFP) - Le réalisateur français Xavier Beauvois, dont le film, "Des dieux et des hommes", en lice pour la Palme d’Or a été présenté mardi à Cannes, a dit devant la presse apporter son "plein soutien" à Roman Polanski.
"M. Polanski est dans une situation complètement kafkaïenne. Il a eu un procès, il est allé en prison, il a payé, il a dédommagé (...). Et là, je ne sais pas pourquoi, quelqu’un veut se taper une vedette aux Etats-Unis, il y a des mensonges de la part du procureur et on est dans le grand n’importe quoi", a déclaré le réalisateur.
"Quant aux nouvelles accusations, 20 ans après, en plein festival de Cannes, je trouve cela un peu ridicule. En plus, si vous avez des problèmes avec un metteur en scène, je ne me vois pas faire un film avec lui juste après", a-t-il poursuivi en référence aux nouvelles accusations portées contre le cinéaste franco-polonais par une actrice aux Etats-Unis.
En plein Festival de Cannes, cette actrice, Charlotte Lewis, 42 ans, a accusé Roman Polanski d’avoir "abusé sexuellement" d’elle au début des années 1980 alors qu’elle avait 16 ans. Les faits se seraient déroulés en 1983. Elle a pourtant accepté de jouer dans un film du cinéaste trois ans après.
"Il faudrait que les gens soient jugés normalement, la justice est la même pour tout le monde. On ne peut pas juger quelqu’un deux fois", a déclaré Xavier Beauvois, qui parle, dans son film, de l’assassinat des moines de Tibéhirine en 1996.
"C’est un Monsieur qui a 76 ans, qui a traversé l’histoire depuis le ghetto de Varsovie jusqu’à l’assassinat de sa femme enceinte. A un moment donné, il faut arrêter la connerie. Là on nage dans la connerie. Excusez-moi ! Et donc j’affiche mon plein soutien à M. Polanski, que d’ailleurs je ne connais pas", a-t-il conclu.
Roman Polanski est assigné à résidence en Suisse dans l’attente d’une éventuelle extradition, après son arrestation en septembre dernier sur mandat américain pour une affaire de "relations sexuelles illégales" avec une mineure survenues en 1977.
