Antoine était l’invité du journal de 12h30 d’Antenne Réunion. Celui qui a toujours gardé « les cheveux longs », est venu nous demander de ne pas oublier que nous avons une des plus belle mer du Monde. Un atout naturel qui a tendance à être oublié par les Réunionnais. Il paraît primordial, selon cet « écolo », de continuer à protéger le lagon.
L’homme se veut indépendant de tout mouvement politique. Il ne puise ni ne confère ses opinions à aucun parti, ni de gauche, ni de droite…Une véritable bouffée d’oxygène pour ceux qui écoutent son intervention dans le journal de Yann Baré.
Antoine (de son vrai nom Pierre Antoine Muraccioli), né le 4 juin 1944 à Tamatave (Madagascar), est un chanteur et auteur compositeur français.
Élève-ingénieur de Centrale Paris (il obtiendra le diplôme en 1966), il s’adonne à la chanson pendant ses études, connaît un succès d’estime avec sa chanson Autoroute européenne numéro 4, puis rencontre un succès énorme en 1966 avec les Élucubrations d’Antoine, pourtant lancée contre l’avis de son producteur Christian Fechner et de toute l’équipe des disques Vogue. Maurice Chevalier déclare alors : « Jamais un artiste n’a atteint aussi vite le sommet du succès », propos qui seront repris par la version européenne du magazine Time. Il est alors accompagné par "les Problèmes" qui deviendront plus tard "les Charlots".
Juliette Gréco cite à son sujet Boris Vian, également ancien élève de Centrale.
Les volumes de ventes ayant explosé, sa carrière est reprise en main par son producteur. Celui-ci lui impose des chansons de commande (Je dis ce que je pense, je vis comme je veux (où il remet, après les Élucubrations, Johnny Hallyday en cage à Medrano), Votez pour moi...) qui ne sont pas du goût de l’intéressé. Celui-ci se rattrape en faisant de Votez pour moi le premier 45 tours de l’histoire pressé en vinyle... rouge ! Il peaufine également des textes beaucoup plus travaillés : La guerre, Pourquoi ces canons ?, Bruits de roses.
Antoine se produit régulièrement sur scène et à la télévision jusqu’en 1974, en refusant de se cantonner dans un style. Du premier album (Métamorphoses exceptionnelles, La loi de 1920, Une autre autoroute ...) au second (Je reprends la route demain, Je l’appelle Cannelle, Madame Laure Messenger, Claude, Jérémie et l’existence de Dieu), tout change : son look comme son style musical. Il relance même une opérette de l’entre-deux-guerres, Dédé, et chante avec Georgette Plana. Puis c’est en Italie qu’il devient numéro 1 avec Taxi et Pietre.
Une chanson désabusée, Ramenez-moi chez moi, suggère toutefois que le show-business ne lui apporte pas la liberté qu’il a toujours recherchée, en dépit des ressources qu’il lui procure.
En octobre 1974, donc, il largue les amarres à bord de Om, une goélette en acier de 14 m construite au chantier Meta de Tarare (Rhône). Il parcourt en solitaire 17 000 milles, de Port-Étienne à Rio, de l’île du Prince à Sainte-Hélène, de Tristan da Cunha à Cayenne, jusqu’en 1980.
Puis à partir de 1981 et jusque 1989, il navigue en Atlantique et dans le Pacifique à bord de Voyage, un sloop en aluminium Strongall de 10,05 m dériveur intégral, également construit au chantier Prometa de Tarare.
Depuis 1989, il navigue à bord de Banana Split, un catamaran en aluminium de 12,50 m de long, construit chez Prometa qui s’est installé à Saint-Raphaël (Var).
Invité par les radios et télévisions à parler en France de ses vacances perpétuelles pendant les mois d’été (qu’il passe alors en France), il se voit proposer par les éditions Arthaud d’écrire un premier livre (le Globe-Flotteur). Ses photographies et films, qu’il a tout le temps de peaufiner (n’ayant plus d’impératif financier puisqu’il est son propre producteur) rencontrent également le succès (ainsi Îles... était une fois’). Il continue à écrire et interpréter quelques chansons (Touchez pas à la mer...). Enfin, il a réglé ses comptes avec le show-biz dans un morceau d’autobiographie nommé 1965 qu’il a sous-titré par provocation : roma