ROMAIN DOUCELIN/SIPA
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a annoncé qu’un gestionnaire d’un site Internet français a été mis en demeure pour avoir utilisé Google Analytics. Quels sont les dangers liés à ce service gratuit proposé par Google ?
Cette décision de la CNIL pourrait être appliquée à la plupart des sites internet en France. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a annoncé la mise en demeure du gestionnaire d’un site Internet en Métropole. Et pour cause, il a utilisé Google Analytics, un service gratuit proposé par Google pour connaître la fréquentation des sites Web et optimiser leur trafic. Cette mesure a été prise à la suite de plusieurs plaintes déposées par l’organisation My Privacy is None of your Business (NOYB), une structure européenne qui se bat pour le respect du droit à la vie privée numérique. L’autorité a estimé dans un communiqué paru ce jeudi 10 février que les transferts de données réalisés par l’outil statistique de Google des sites européens vers les États-Unis s’opposent à la réglementation européenne.
La Cnil a dénoncé un manque d’encadrement des conditions de transfert des données collectées par Google Analytics. En conséquence, les utilisateurs français peuvent être exposés à des programmes de surveillance aux États-Unis. "Si Google a adopté des mesures supplémentaires pour encadrer les transferts (...) celles-ci ne suffisent pas à exclure la possibilité d’accès des services de renseignement américains à ces données", estime le régulateur sur les propos repris par RTL. Les craintes de la CNIL se fondent surtout sur le fait que les autorités américaines pourraient réclamer les données d’audience captées par Google Analytics au nom du Cloud Act. Cette loi fédérale autorise la saisie administrative de données d’entreprises américaines situées à l’étranger.
D’après le journaliste Emile Marzolf, les sites institutionnels français utilisent surtout Google Analytics avec plus d’un tiers des sites publics recensés. "Tous les acteurs sont invités à se poser la question" du recours à cet outil et "doivent se sentir alertés" par cette décision, a souligné une responsable de la CNIL.
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