La dernière œuvre de Ridley Scott est suspectée d’iconoclasme au Maroc. Les autorités chérifiennes préfèrent prévenir la colère du monde arabe.
Le Figaro rapporte que le film de Ridley Scott "Exodus : Gods and Kings" a été "déprogrammée" à la dernière minute des salles de cinéma du Maroc. Selon le site d’informations medias24, le mercredi 25 décembre, jour de la sortie au Maroc du long métrage, les exploitants de salles de cinéma à Rabat et Casablanca ont reçu un ordre "oral" ou la visite de "délégations du Centre cinématographique marocain (CCM)", pour le "déprogrammer".
"On m’a appelé pour me menacer de fermeture si jamais je ne déprogrammais pas ce film", a expliqué l’exploitant du cinéma Rif à Casablanca, Hassan Belkady. Selon la direction du cinéma "La Renaissance" à Rabat, "l’interdiction" du film est "effective sur tout le territoire marocain". Une information que recoupe un message posté sur les réseaux sociaux par le cinéma Imax à Casablanca qui explique que "l’annulation de la diffusion" vaut sur tout "le territoire marocain".
Interrogé par l’AFP, le directeur du CCM, Sarim Fassi-Fihri, n’a pas souhaité commenter les raisons de cette déprogrammation, se résignant à avancer qu’il s’agit d’une décision de la "commission de contrôle" des films, qui a préféré "saisir le distributeur de sa décision plutôt que de communiquer".
"Exodus : Gods and Kings" a cependant dans un premier temps obtenu le "visa d’exploitation", délivré par le CCM, signifiant un feu vert pour sa projection en salles. Selon le site du quotidien Akhbar al-Yaoum, une des raisons à l’origine de cette interdiction pourrait être la polémique suscitée dans le monde arabe par le long métrage, qui remet en cause "le miracle de Moïse, qui a séparé la mer en deux avec un bâton".