Kâma est le dieu hindou du désir, et donc l’équivalent du dieu grec Eros. Sûtra signifie aphorisme. Ainsi, on peut traduire littéralement le Kâma-Sûtra comme « les aphorismes du désir ».
Il a été écrit par Vatsyayana Mallanaga entre le IVe et VIIe siècle, période considérée comme classique de la culture indienne. Ce recueil a été traduit pour la première fois dans une autre langue (l’anglais) par le britannique Richard Francis Burton en 1876, mais il faut savoir que le livre n’est devenu légal au Royaume-Uni que dans les années 60.
Le Kama Sutra est constitué d’un résumé d’enseignements et de traditions indiens liés directement ou non à la sexualité qui, à cette époque, étaient perpétués par la bouche à oreille. En effet, en ces temps-là, tout le monde ne pouvait ni lire ni écrire. Le Kâma-Sûtra apporte ainsi des informations sur la vie intime des couples dans l’Inde ancienne.
En plus des conseils directement reliés à la sexualité, le livre parle « Des buts de la vie », « les conseils de bon sens », « le comportement du citadin », « le choix d’une épouse », « les devoirs et privilèges de l’épouse », « les courtisanes » mais également « les méthodes occultes ». Illustré par des miniatures, il donne des conseils de séduction pour une vie plaisante au sein du couple.
Ainsi, le Kâma-Sûtra n’est pas seulement consacré au sexe mais traite de tout un art de vivre qu’une personne instruite se devait de savoir.
Au fil du temps, le Kama Sutra s’est vu octroyé une mauvaise réputation et son aspect littéraire a disparu, laissant place à une dimension qui ne se résume qu’à une liste de postures sexuelles. Certains l’avaient adapté en une sorte de pornographie basique avant de l’adapter en pornographie pure.
Le livre du Kâma-Sûtra est un document très important sur l’histoire de la sexualité humaine. Le recueil introduit les femmes dans l’art de la séduction, et enseignent aux hommes que la gente féminine n’est pas qu’un objet sexuel.
Vatsyayana précise également que dans un rapport intime, la maîtrise des baisers, les morsures ou même les griffures jouent un rôle très important. Chaque geste ayant sa signification.
La première version occidentale du Kama Sutra fût publiée en 1883 après plusieurs années de traductions par le linguiste anglais Richard. Ce dernier, connaissant les réels fondements du Kâma-Sûtra, a tourné les récits assez explicites - mais pas pornographique - de Vatsyayana en recueil poétique. Mais évidemment, l’accueil d’un tel livre à l’époque était scandaleux.
Actuellement, le Kâma-Sûtra a toujours une très grande place dans la culture populaire. Cela dit, sa dimension littéraire n’est plus réapparue.