Le président du jury du 75e Festival de Cannes, Vincent Lindon, a placé la barre très haute avec un discours inaugural mémorable autour du rôle des artistes. Le comédien a appelé à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis.
"Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit-elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse", a-t-il dit.
Vincent Lindon a commencé par parler de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. "Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture (…)", a-t-il dit.
Le président du jury a évoqué Molière, Mozart, Michel-Ange. Selon ses dires, le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. "Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du Festival de Cannes. C’est sa gloire", a-t-il expliqué.
L’acteur n’a pas manqué d’évoquer la guerre à l’est de l’Europe et des conflits moins médiatisés. "Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour", a continué Vincent Lindon.
Le comédien a enfin salué les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement. "Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes…", a-t-il conclu.
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