Ce texte engagé a été relayé par le journal Libération ce mardi 13 mai, il évoque un "génocide" à Gaza et appelle à la prise de position collective.
Parmi les signataires figurent plusieurs grands noms du cinéma comme Richard Gere, Javier Bardem, Susan Sarandon, Pedro Almodovar, David Cronenberg ou Ruben Östlund, double Palme d’or. Leila Bekhti fait partie des acteurs français qui ont signé la tribune. Leur appel s’adresse aux professionnels du 7e art, accusés de détourner le regard face à la situation humanitaire à Gaza.
Les auteurs expriment leur "honte" devant l’inaction et l’indifférence. Ils rendent hommage à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans une frappe israélienne mi-avril. Elle apparaissait dans un documentaire programmé à Cannes. Dix membres de sa famille, dont sa sœur qui attendait un bébé, ont péri dans l’attaque.
Les artistes critiquent l’absence de réaction de grandes institutions culturelles. L’Académie des Oscars, notamment, est visée pour ne pas avoir réagi après l’agression de Hamdan Ballal, jeune Palestinien récompensé fin mars pour No Other Land. L’auteur avait été pris à partie par des colons israéliens peu après sa victoire. "Une telle passivité nous fait honte", écrivent les signataires. Ils s’interrogent sur la raison pour laquelle le cinéma, souvent porteur d’œuvres sociales et engagées, semble se détourner de "l’horreur du réel" et de "l’oppression subie par nos consœurs et confrères".
Juliette Binoche, annoncée comme signataire, ne figure finalement pas dans la liste officielle. Ce retrait interroge, à l’heure où l’art engagé semble vaciller face à la pression politique.
L’attaque du 7 octobre 2023, menée par le Hamas, a causé la mort de 1.218 personnes côté israélien. Depuis, les représailles ont fait au moins 52.862 victimes palestiniennes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ce chiffre, reconnu par l’ONU, concerne majoritairement des civils.
Des ONG, comme Amnesty International et Human Rights Watch, évoquent des "actes de génocide". L’État israélien dément ces accusations, les qualifiant de "mensongères". Mais la mobilisation d’artistes, déjà visible en 2014 lors de l’opération "Bordure protectrice", refait surface.