Illustration - Dimitris Legakis/Shutterstock/SIPA
Vous vous surprenez à parler à voix haute lorsque vous êtes seul ? Ce n’est ni bizarre, ni inquiétant. Au contraire, cette habitude pourrait bien vous rendre plus fort mentalement.
Le simple fait d’ouvrir la bouche pour s’adresser à soi-même provoque souvent un sentiment de gêne, comme si c’était le signe d’un déséquilibre. Pourtant, de plus en plus de chercheurs s’accordent à dire que ce « discours intérieur à voix haute » est loin d’être un signe de folie. C’est même un outil puissant de régulation émotionnelle et cognitive.
D’après les travaux du professeur Thomas Brinthaupt, les personnes qui vivent seules ou qui ont été enfants uniques auraient davantage tendance à s’adresser à elles-mêmes. Ce comportement, qui peut parfois sembler étrange aux yeux des autres, s’intensifie face à des situations nouvelles, angoissantes ou imprévues. Il s’agit alors d’un moyen de faire face au stress, de trouver des repères ou simplement de se rassurer.
Selon le docteur Saverio Tomasella, se parler à soi-même n’est ni pathologique, ni marginal. Ce phénomène, que l’on appelle « dialogue intérieur », fait partie intégrante de notre construction psychique. Il permet notamment de mieux organiser ses idées, de prendre conscience de ce que l’on ressent. Ce monologue aide aussi à s’encourager ou à exprimer une pensée qui ne cadre pas avec ce que l’on entend autour de soi. Le bénéfice est clair : renforcer la relation à soi, en gagnant en clarté et en apaisement.
Longtemps associée à une forme de folie par méconnaissance ou préjugé, cette habitude commence aujourd’hui à être valorisée. En réalité, se parler à soi-même est un signe de maturité mentale. Ce serait même une stratégie naturelle pour améliorer la mémoire, réduire ses inhibitions ou affronter ses difficultés. Et si le discours intérieur à voix haute semble étrange aux yeux des autres, c’est souvent parce qu’il touche à l’intime. Mais ce regard extérieur ne doit pas nous empêcher d’utiliser cet outil précieux pour avancer.
Sources : Psychologies.com, Science-et-vie.com, Ouest-france.fr