Illustration/SIPA
Dans le monde professionnel, être perçu comme un leader ne repose pas toujours sur les critères les plus évidents. Une récente étude révèle qu’une caractéristique spécifique, souvent sous-estimée, joue un rôle central dans la perception du pouvoir et du leadership : la maîtrise de soi.
Dans une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, Shuang Wu, Rachel Smallman et Pamela K. Smith ont étudié l’impact de la maîtrise de soi sur la perception du pouvoir. Elles posent la question suivante : "Qui percevons-nous comme plus puissant et à qui préférons-nous confier le pouvoir ? Ceux qui ont la maîtrise de soi ou ceux qui en manquent ?"
Les recherches antérieures sont contradictoires. Une faible maîtrise de soi peut être perçue comme une forme de puissance, tandis qu’une maîtrise de soi élevée est souvent associée au leadership.
Pour répondre à cette question, les chercheuses ont mené sept expériences impliquant plusieurs centaines de participants. Voici les principaux enseignements :
- Première expérience : deux profils ont été présentés à 201 participants. Le premier montrait une grande maîtrise de soi, illustrée par le fait de tenir sa résolution du Nouvel An. Le second avouait des difficultés à tenir ses engagements. Résultat : les participants ont davantage attribué des qualités de leadership au premier profil.
- Seconde expérience : les participants ont été invités à se remémorer les comportements de leurs collègues liés à la maîtrise de soi. Les résultats ont révélé que les collègues perçus comme ayant une forte maîtrise de soi étaient jugés plus compétents, assertifs et dotés d’une moralité supérieure.
- Autres expériences : les chercheuses ont exploré si la perception du pouvoir était influencée par des objectifs ambitieux, mais non atteints. Elles ont constaté que ceux qui échouaient à atteindre leurs objectifs perdaient en crédibilité et en perception du pouvoir.
L’étude met en lumière un point crucial : bien que la désinhibition puisse parfois être associée à une forme de pouvoir, c’est la maîtrise de soi qui prédomine lorsqu’il s’agit de désigner un leader. Cette capacité à contrôler ses impulsions, à tenir ses engagements et à atteindre ses objectifs est perçue comme un gage de fiabilité et de compétence, des qualités essentielles pour inspirer confiance et assumer des responsabilités.
La maîtrise de soi est souvent perçue comme un signe d’équilibre et de capacité à gérer des situations complexes. Elle renforce également l’idée de contrôle, une qualité essentielle pour exercer un pouvoir de manière efficace et éthique.