En France, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route. Depuis quelques années, le taux de suicide chez les adolescents a subi une sacrée augmentation. Des milliers d’ados se suicident pour diverses raisons, et souvent des signes avant coureurs peuvent être détectés pour éviter le drame.
Les proches d’un suicidé se reprochent souvent de n’avoir jamais rien vu venir. C’est leur façon de culpabiliser et de commencer le travail de deuil. Bref, ils veulent comprendre. Mais dans 40% des suicides d’adolescents, la décision a été prise brutalement, sur un coup de tête, et aucun signe n’était apparent. Pour les autres, l’entourage ne s’aperçoit pas des signes, ils mettent tout sur le dos de la « crise d’adolescence » en se disant que cela passera.
Un ado mal dans sa peau doit être surveillé de près. Souvent, il se sent seul face à ses problèmes car les parents eux-mêmes fuient leur responsabilité. Parfois, ils ne savent pas tout simplement comment affronter cette crise. Mais quels changements de comportements n’ont ils pas su interpréter ?
Tout d’abord, le premier signe très répandu est la dépression. Un enfant qui se renferme et qui refuse de communiquer, et qui donne l’air d’être malheureux est le portrait classique de la dépression. Il a l’impression d’être inutile, il est découragé, il parle de la mort, ses résultats scolaires s’effondrent, il pense que personne ne l’aime et qu’il n’a pas le droit d’être aimé… Il faut donc essayer de dénouer la situation, de communiquer et de savoir le pourquoi de son malheur.
Il faut également faire attention à certains comportements « bizarres » qu’il manifeste. Très souvent, il essaie de fuir la réalité. Il se livre alors à des fugues, à des ivresses répétitives et toxiques comme le tabac et les drogues. En outre, il aime prendre des risques (conduite rapide, violence) afin qu’il puisse perdre sa vie. Un isolement familial et social, ainsi que des modifications vestimentaires tirant au noir (éloge de la mort), peuvent également alerter.
Par ailleurs, l’adolescent se néglige, il cesse toutes les activités auxquelles il tenait, donne ses objets fétiches aux autres et prône le courage des suicidants. Parfois, il parle de son projet à demis mots (Si je suis mort, ça ne gênera personne, Vous seriez bien mieux sans moi, La vie n’en vaut pas la peine…). Bref, l’idée du suicide devient une idée fixe, il semble n’y avoir pas d’autres solutions. Chaque situation compliquée peut ainsi déclencher le passage à l’acte, et il faut se garder de se moquer ou de le mettre au défi. Mais au contraire, il faut faire l’effort de montrer son inquiétude et l’envie de comprendre sa détresse.
Le suicide ne laisse pas toujours des signes de passage à l’acte. Néanmoins, il convient de se poser des questions dès qu’un changement apparaît dans le comportement de l’adolescent. Il ne faut pas hésiter à envisager et parler ouvertement avec l’adolescent de ses idées noires et d’envies suicidaires.
La prévention de la crise suicidaire chez les ados est l’affaire de tous. N’oublions pas que l’adolescent a peur de mourir mais croit qu’après sa mort tout ira mieux, comme s’il devait revenir. Il est en fait partagé entre son envie de se suicider et l’envie de vivre autrement.
Passer de l’état enfant à adulte n’est pas évident alors n’hésitez pas à communiquer avant qu’il ne soit trop tard.