Un premier cas de dengue de type 3 est actuellement en cours d’analyse. Le virus est présent dans la zone, tout comme celui du chikungunya qui sévit à Madagascar. La DRASS lance une vaste opération de démoustication.
Plusieurs cas de dengue ont été mis en évidence dans le Sud Ouest de l’océan Indien. Trois cas de dengue confirmés, tous importés des Comores, et signalés à Mayotte. il existe aussi un cas probable de dengue, en provenance des Comores. La personne est hospitalisée à la Réunion. Elle présente des anticorps de type 3.
Dans la zone, Madagascar est également touchée par une épidémie de chikungunya. Trois cas de chikungunya ont été signalés par des médecins de Plateau-Caillou sur la commune de Saint Paul.
Face à cette situation, les autorités sanitaires ont immédiatement mis en oeuvre "des mesures de lutte anti-vectorielle de manière renforcée dans le secteur, afin de prévenir les risques de propagation potentiels".
Concernant les cas de chikungunya suspectés à la Réunion : "les analyses réalisées en laboratoire ont permis de confirmer un cas n’ayant jamais voyagé. Deux autres cas probables ont été identifiés dans la même zone et des investigations sont en cours. Des actions de lutte contre les moustiques se poursuivent dans la zone ainsi que les actions de sensibilisation de la population" spécifie la Préfecture.
L’identification de ces cas dans différentes îles de l’océan Indien augmente le risque de diffusion de ces virus à la Réunion et à Mayotte, d’où l’importance de répéter les gestes simples qui visent à éliminer les gîtes larvaires.
Pour plus d’informations concernant le virus du chikungunya : "la première épidémie due au virus Chikungunya a été décrite en Tanzanie en 1952. Le virus tire son nom du dialecte swahili « qui marche courbé en avant », et évoque la posture adoptée par les malades en raison des intenses douleurs articulaires".
L’infection par le virus Chikungunya, transmise à l’homme par des moustiques, a depuis continué à évoluer sur un mode endémo-épidémique sur les continents africain et asiatique, en particulier en Inde depuis 2006 (environ 2 millions de cas avérés et suspects à ce jour), et dans l’Océan Indien (en 2005-2006). Elle a récemment fait son apparition en Europe, touchant près de 300 personnes en Italie en septembre 2007.
Par définition, "le virus Chikungunya est un arbovirus (virus transmis par les arthropodes), dont les vecteurs sont des moustiques. C’est, plus précisément, un alphavirus de la famille des Togaviridae". L’infection à virus Chikungunya entraine "une polyarthrite aiguë fébrile (fièvre > 38.5°C) de début brutal qui survient après un délai d’incubation de 2 à 10 jours. Cette atteinte articulaire concerne principalement les petites ceintures articulaires (poignets, doigts, chevilles, pieds) mais aussi les genoux et plus rarement les hanches ou les épaules. Elle se limite le plus souvent à de fortes douleurs articulaires, mais des arthrites inflammatoires peuvent être observées, responsables d’une impotence fonctionnelle majeure. A cette atteinte articulaire s’associent fréquemment des maux de tête, des douleurs musculaires importantes (dans 70 à 99% des cas), une éruption cutanée maculo-papuleuse du tronc et des membres (dans environ 50% des cas), parfois prurigineuse, une polyadénopathie cervicale ou encore des signes oculaires (conjonctivite)".
Quant à la dengue, elle est décrite comme une « grippe tropicale » depuis le XVIIIème siècle. La maladie est transmise à l’homme par le moustique du genre Aedes. "Les formes graves de la maladie sont la dengue hémorragique et la dengue avec syndrome de choc qui peuvent s’avérer mortelles".
Il faut savoir que la dengue peut être provoquée par quatre types de virus (1, 2, 3, 4).Cette maladie a été à l’origine d’importantes épidémies. La dengue "classique" se manifeste brutalement après 2 à 7 jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d’une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Au bout de 3 à 4 jours, une brève rémission est observée, puis les symptômes s’intensifient - des hémorragies conjonctivales, des saignements de nez ou des ecchymoses pouvant survenir - avant de régresser rapidement au bout d’une semaine. La guérison s’accompagne d’une convalescence d’une quinzaine de jours. Sous cette forme, la dengue, bien que fort invalidante, n’est pas dangereuse.
Sa forme hémorragique, représente environ 1% des cas de dengue dans le monde et peut extrêmement sévère. "Dans tous les cas, un diagnostic virologique, précis et rapide, est utile afin de confirmer l’étiologie à la fois pour la prise en charge des patients et pour les systèmes de surveillance de santé publique afin de lancer l’alerte et renforcer les moyens de lutte anti-vectorielle".
Il n’existe aujourd’hui ni traitement spécifique ni vaccin pour combattre cette maladie, mais de nombreuses études multi-disciplinaires sont en cours. Les seuls moyens de lutte existants sont le contrôle des moustiques vecteurs dans les zones concernées et la protection individuelle contre les piqûres de moustiques.