L’hypothèse d’une interdiction totale de l’alcool au volant pour les 18-24 ans fait son chemin et sera discutée au Conseil national de la Sécurité routière.
La tolérance zéro alcool au volant pour les moins de 25 ans sera-t-elle actée ? C’est une hypothèse qui sera discutée au Conseil national de la Sécurité routière, affirme Frédéric Péchenard - délégué interministériel à la Sécurité routière.
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche hier, il déclare que "l’alcool intervient dans 40% des accidents mortels qui touchent les jeunes" en France métropolitaine. A La Réunion, l’alcool est présent dans 63% des accidents mortels. Frédéric Péchenard ajoute que les 18-24 ans représentent 25% des tués en France.
Daniel Tirel - président du comité départemental de prévention routière - salue cet initiative mais il émet tout de même certaines réserves. En effet, il craint que la mesure ne stigmatise les jeunes alors que ce sont tous les automobilistes qui sont concernés par la problématique de l’alcool au volant.
Du côté des conducteurs interrogés, ils sont tous unanimes. Le dispositif, s’il est mis en place, ne pourra qu’être bénéfique et éviter des drames sur les routes. Ils ajoutent que la mesure pourrait faire changer la mentalité des jeunes vers un comportement plus responsable.
Pour rappel, le taux d’alcoolémie autorisé doit être inférieur à 0,5 g/l de sang, c’est-à-dire 0,25 mg/l d’air expiré (soit deux verres d’alcool habituellement servis dans les bars ou cafés).
Le taux d’alcoolémie atteint son maximum une heure après le dernier verre si la boisson est prise au cours d’un repas et une demi-heure après si l’on est à jeun. Il diminue d’environ 0,10 g/heure à 0,15 g/heure pour un sujet en bonne santé. Ainsi, une personne avec un taux d’alcoolémie de 0,7 g/l de sang devra attendre près de deux heures sans nouvelle consommation pour revenir à un taux de 0,5 g/l.
Les premières perturbations sont constatées dès le premier verre d’alcool. A 0,5 g/l de sang elles se généralisent et le risque d’accident est multiplié par 2 ; à 0,8 g/l, il est multiplié par 10.
L’imprégnation alcoolique se manifeste par :
une sensation de bien-être et de confiance en soi entraînant une sous-estimation du danger
une mauvaise appréciation des distances et du relief
un temps de réaction augmenté en cas de freinage d’urgence
un rétrécissement du champ visuel
une conduite brusque
une diminution des réflexes et de la résistance à la fatigue
une sensibilisation accrue à l’éblouissement lors d’une conduite de nuit.