Depuis la promulgation de la loi sur le voile intégral en avril 2011, trente femmes ont été interpellées à la Réunion. Entre tradition, religion et diversité, l’application de la loi s’avère délicate.
Lors de sa dernière visite dans l’île, l’ancien Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé Xavier Bertrand s’est dit choqué par une femme qui portait la burqa, croisée au détour d’une allée du salon de la Maison.
Evoquant une situation qu’il ne trouvait "pas normale", il avait estimé que "cela devait être sanctionné" (cf linfo.re : La visite de Xavier Bertrand entachée par une burqa). Une déclaration datant du 30 avril dernier. Deux mois après, un nouveau gouvernement a été mis en place, mais la volonté de fermeté est restée la même.
A la Réunion après une première phase de tolérance, l’application de la loi est de mise. Depuis l’entrée en vigueur de la loi en avril 2012, une trentaine de femmes portant la Burqa à la Réunion ont été interpellées. Le texte de loi prévoit une amende de 150 euros d’amende pour la "dissimulation de son visage dans l’espace public". Le fait de contraindre quelqu’un à porter la Burqa est passible de 30 000 euros d’amende et d’un an de prison.
A l’occasion d’un colloque international des sociétés et composantes musulmanes des Iles du Sud-Ouest de l’Océan Indien, la question du port de la Burqa à la Réunion a été abordée. Un sujet sensible que le préfet Michel Lalande n’a pas souhaité abordé ce matin lors du colloque.
Pour Houssen Mamode, président de l’association musulmane de la Réunion (AMR), cette loi n’est pas adaptée. "Cela doit avant tout passer par de la prévention, par une certaine compréhension de la situation, surtout ici à la Réunion où il y a une certaine diversité qui apparaît sur les visages, dans la couleur de peau, mais aussi dans les tenues vestimentaires", précise t-il.