Antenne Réunion
Il arrive avec plusieurs annonces dans ses bagages, Manuel Valls démarre sa visite ce dimanche chez nous, un mois après son dernier passage, comme promis. Un déplacement pour suivre d’abord l’après-Garance, mais aussi pour aborder d’autres sujets : l’épidémie de chikungunya, le soutien aux filières agricoles, les tensions également autour des contrats PEC. Dans un entretien au Quotidien, il donne les contours des soutiens prévus par l’État.
Le 24 mars dernier une annonce importante est faite concernant les parcours emploi compétences. Après une première baisse en décembre 2024 à 53%, la prise en charge par l’État des financements est finalement réduite à 43%. Une décision qui avait enflammé les élus, qui s’étaient réunis pour manifester devant la Préfecture. Dans un entretien avec le Quotidien, Manuel Valls a décidé de prendre en charge 10 000 emplois PEC, à hauteur de 50%, mais cette mesure ne couvre que partiellement les besoins puisque 12 000 emplois sont en PEC sur l’île.
Pour Huguette Bello, Présidente de Région, ce n’est pas assez "Sur les contrats PEC, le compte n’y est absolument pas ! Quel affront de maintenir une durée de 6 mois ! Cela est contraire à l’esprit même de la réinsertion professionnelle de ces personnes employées sous contrat PEC. Notre territoire a besoin de ses 12 000 contrats PEC, pris en charge à hauteur de 11 mois minimum, avec une participation minimale à hauteur de 60% par l’État !".
Du côté de la mairie de Saint-Denis, même son de cloche : "Il y a un vrai besoin. Nous ce qu’on demande c’est les moyens d’insérer les gens qui sont au chômage pour faire un premier pas vers l’emploi. C’est un signal après une grosse bagarre, mais encore faut-il qu’on nous précise, c’est très important le nombre de mois, on est à 50% alors qu’on nous avait dit 43,5%, il y a encore des pas à gravir, c’est un signal mais c’est largement insuffisant", affirme Ericka Bareigts.
Le ministre des Outre-mer l’a annoncé, dès le mois de mai, la rénovation des logements sociaux va pouvoir commencer. Le décret permettant un crédit d’impôt pour la réhabilitation des logements sociaux va être publié, mais alors, ce fond suffira t-il aux bailleurs et propriétaires. "C’est une bonne chose, sauf que pour nous la réhabilitation et les crédits d’impôt doivent être liés à plusieurs points : il faut une réhabilitation de qualité, il faut créer autour de la réhabilitation la filière de réhabilitation. On a des parkings qui sont immenses, et je pense que les crédits d’impôt doivent être soumis à une obligation, la pose d’ombrières solaires dans les parkings", déclare Erick Fontaine, Vice-Président de la CINOR.
Activés il y a quelques semaines suite à Garance, le fonds de secours pour les outre-mer et le fonds de secours d’urgence exceptionnelle doivent être perçus pour les agriculteurs, qui tirent encore sur leur économie. "On avait fait, la chambre d’agriculture avec les services de l’état, une estimation des pertes de plus de 163 millions d’euros, dont 80 000 millions pour la filière cannes seulement. Aujourd’hui on attend des réponses", explique Olivier Fontaine, Président de la Chambre d’Agriculture.
Épidémie de Chikungunya, vie chère, Garance, violences faites aux femmes, la visite de Manuel Valls s’annonce tendue. Les Réunionnais attendent des réponses de sa part, mais surtout une vraie aide pour se reconstruire.