Sur le premier semestre 2011, les faits de violences conjugales ont augmenté de 4,75% par rapport à la même période de l’année précédente. A la Réunion, pas moins de 4 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon. Ce vendredi, une table ronde était organisée à la préfecture pour tenter de trouver des moyens d’enrayer ce terrible phénomène.
En 2009 et 2010, les outils statistiques utilisés par les forces de l’ordre ne permettaient pas de prendre en compte les violences conjugales au sens strict. En revanche en 2011, il apparait qu’au premier semestre, ces actes de violences sont en hausse de 4,75%. D’année en année, ces drames conjugaux sont en progression. "Le nombre de plaintes qui augmentent c’est le bon reflet, cela signifie que de plus en plus de femmes comprennent l’intérêt qu’il y a à ne plus subir", estime le préfet de la Réunion Michel Lalande. L’augmentation du nombre de signalements signifierait donc que les femmes victimes osent appeler au secours.
Afin de réfléchir à des moyens d’éradiquer ce problème, la préfecture a organisé une table ronde ce vendredi en présence des membres de police, de gendarmerie, du préfet et des associations de défense des femmes. Les associations de défense des femmes invitées à cette table ronde sont sorties satisfaites. Echanger sur le sujet avec les pouvoirs publics et exprimer leur point de vue peut s’avérer très constructif dans la résolution de ce problème. La concertation et la réflexion des différents acteurs a permis de dégager plusieurs pistes de solution.
D’abord, mettre l’accent sur la prévention est essentiel. Afin de prendre le mal à la racine, des opérations de sensibilisation des jeunes seront menées dans les collèges dès la prochaine rentrée scolaire avec la projection d’un DVD sur les violences intra-familiales. En effet, les différentes études menées montrent que les auteurs de violences conjugales répètent la plupart du temps un schéma familial auquel ils ont été confrontés dans leur enfance.
Autre axe déterminant dans la lutte des violences conjugales : faire en sorte que les victimes soient davantage écoutées et qu’elles osent briser la loi du silence. Enfin, le suivi et l’accompagnement au soin des hommes violents apparaît comme nécessaire. "Il faut qu’il y ait un suivi psychologique, un suivi psychiatrique pour que les hommes ne ruminent pas leur vengeance et que l’on observe pas ce phénomène de récidive", a souligné Huguette Bello la députée maire de Saint-Paul.
Les services de l’Etat semblent en tout cas bien décidés à s’attaquer au problème des violences conjugales dans le département. Une nouvelle table ronde est d’ores et déjà prévue et la préfecture souhaite organiser un grand forum sur le sujet avant la fin de l’année.