Antenne Réunion
En visite à La Réunion, Christophe Girardier, Président de Bolonyoc Consulting est revenu sur les facteurs provoquant, selon lui, le problème de la vie chère en outre-mer. Une analyse réfutée par Groupe Bernard Hayot (GBH) qui a porté plainte pour diffamation.
Des denrées alimentaires sont 40% plus chères qu’en France Hexagonale. C’est le constat fait aux Antilles par Manuel Valls, ministre des outre-mer, qui a relancé un nouveau projet de loi pour lutter contre la vie chère en outre-mer.
Une situation également explosive à La Réunion où le Président de Bolonyoc Consulting en visite sur notre île, Christophe Girardier, estime que les coûts liés à l’importation ne sont pas les principales causes de la vie chère.
"Le vrai levier, c’est le niveau de concentration des acteurs. Les 2/3 du marché de la distribution généraliste sont entre les mains de deux acteurs, le Groupe Bernard Hayot avec l’enseigne Carrefour et le groupe Leclerc. Ces deux acteurs représentent plus des 2/3 du marché, mais l’un de ces deux acteurs représente une part de marché d’entre 35 et 39%. Le deuxième se situe dans une part de marché de 27 à 29%. On a un duopole à La Réunion, dominé par l’un des deux acteurs. C’est le levier principal sur lequel il faudrait agir pour être vraiment efficace".
Le groupe GBH dément ces accusatonis et assure ne pas être en situation de monopole ou en position dominante.
"Nous ne sommes pas en position dominante avec une part de marché autour de 28%. À la Réunion il y a 7 enseignes dans la grande distribution pour 850 000 habitants. Les 3 premières représentent 75% de part de marché".
Selon GBH indique, les différences de prix entre La Réunion et l’Hexagone s’expliquent par des contraintes structurelles indépendantes au groupe. L’éloignement géographique, engendrant des coûts de transport et de logistique supplémentaires, y figure en tête.
A cela s’ajoute, la dépendance aux importations, avec environ 80 % des produits consommés importés, renforcée par un manque d’alternatives locales suffisantes. Tout comme la faiblesse des volumes de consommation, qui empêche les économies d’échelle.
Dans un communiqué partagé ce vendredi, le Groupe Bernard Hayot répond à Christophe Girardier et indique qu’une plainte en diffamation sera déposée.
"Nous avons pris connaissance des propos tenus par Monsieur Girardier à l’encontre de notre Groupe, le 25 avril 2025, à l’issue d’une conférence de presse organisée à La Réunion.
Les attaques de Monsieur Girardier, devenues récurrentes et largement relayées par la presse locale, s’inscrivent dans une stratégie d’acharnement particulièrement troublante. Les déclarations qu’il a formulé ce jour comportent des propos diffamatoires. Nous prenons en conséquence toutes les mesures juridiques nécessaires, et déposons plainte".
Le groupe GBH indique réaliser 5 Milliards de d’euros de Chiffre d’affaires dans les 19 territoires où il est implanté, dont 15% à la Martinique.
Sa marge nette de 4%, mentionne-t-il sur son site, "est cependant largement inférieure à la moyenne des grands groupes français".
Premier employeur privé des départements d’Outre-mer (18 000 personnes), GBH est actuellement visé par une plainte pour entente et abus de position dominante.
Face à la pression d’une action en justice, Christophe Girardier maintient l’ensemble de ses déclarations.