Comment les bateaux sont-ils contrôlés à leur arrivée à La Réunion ? Le Port est-il totalement hermétique au COVID-19 et à ses variants ? Largement évoqué ce week-end, ces cas de variants indiens présents sur un bateau indien au large de l’île. L’équipage a demandé de l’aide aux autorités réunionnaises. 11 marins testés positifs, 4 ont dû être hospitalisés, 2 sont toujours au CHU. Alors, quelle est la procédure mise en place pour éviter toute contamination ? Sommes-nous bien à l’abri d’une dissémination du variant indien dans l’île ?
Le variant indien, plus contagieux et résistant selon l’OMS, a été détecté dans notre île après une alerte donnée sur un navire indien qui faisait route entre l’Inde et le Brésil.
11 marins ont été testés positifs et doivent donc rester à bord de leur navire. Quatre d’entre eux ont été pris en charge pour une hospitalisation, puis deux d’entre eux sont retournés à bord du bateau dans la journée de dimanche. Les deux autres sont toujours hospitalisés.
Lorsqu’un bateau arrive près des côtes réunionnaises, l’officier du CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) procède à un interrogatoire.
"Déjà, il faut bien que le navire nous dise "on a un problème". On va lui demander quel est le problème, qu’est-ce-qui peut arriver. Suite à ça, on va remonter les informations vers notre officier ou monsieur le directeur. On va être amener à gérer le cas. Chaque cas étant spécifique de l’un à l’autre."
Si un problème médical ressort de l’interrogatoire, c’est au directeur du CROSS, en lien avec le centre maritime de Toulouse, de décider d’une évacuation.
Aymeric Le Masne De Chermont, directeur du "Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage" : "Le médecin du CMMM (Centre de consultation médicale maritime) et le médecin du SAMU détermine le caractère urgent. Et en fonction de l’urgence indiqué par le médecin, le CROSS va déterminer le vecteur le plus adapté. L’hélicoptère, le moyen nautique, ou une mise à quai du navire."
C’est grâce à cette procédure que les marins contaminés par le variant indien ont pu être évacués vers le CHU Nord.
Pour Alain Djeutang, directeur de l’association "Les amis des marins", il existe un allié supplémentaire qu’est le vaccin : "Aujourd’hui, le problème c’est que les marins ne sont pas testés systématiquement."
Lorsqu’il y a un risque de contamination ou une suspicion de contamination à la covid, c’est le préfet qui a la responsabilité de décider s’il lance une procédure d’aide médicale. Ainsi, c’est ce qui s’est produit ce week-end, dès lors que le premier cas de variant indien a été confirmé chez l’un des marins, un corridor sanitaire été mis en place en relation avec le SAMU 974. Les marins suspectés sont alors placés dans une sorte de bulle, en quarantaine, et n’en sortent pas. Une fois à l’hôpital, ils sont placés dans une unité spécialisée. Le but est d’éviter au maximum la propagation du virus.
Le professeur Patrick Mavingui s’est occupé des séquençages des variants indiens ce week-end. Selon lui, c’est la première fois que le variant indien est diagnostiqué sur l’île. Ce week-end, le professeur a reçu douze échantillons, huit d’entre eux se sont révélés positifs au variant indien, et les quatre autres sont toujours en attente.
La Préfecture a annoncé qu’aucun membre de l’équipage n’a débarqué, de manière à éviter tout contact avec la population réunionnaise. Quant aux personnels soignants qui s’en occupent, ils prennent "bien sûr en charge ces patients en application stricte des protocoles sanitaires".