Antenne Réunion
C’est une loi qui est passée un peu inaperçue. Le 4 juin dernier, l’Assemblée Nationale adopte en première lecture une proposition de loi, celle-ci vise à instaurer une autorisation d’absence rémunérée pour les salariés et agents publics souhaitant donner leur sang, leurs plaquettes ou leur plasma.
Pour de nombreux salariés, faire un don reste un véritable casse-tête. Entre les horaires de travail, les obligations familiales et la vie quotidienne, difficile de trouver le bon moment pour se rendre dans un centre ou à une collecte mobile. Michel, qui n’avait pas donné son sang depuis 20 ans, en est le parfait exemple :
“On a toujours du mal à trouver le temps de se déplacer pour donner son sang donc c’est une bonne chose.”
La loi, si elle est adoptée, prévoit un aménagement du temps de travail des salariés et des agents publics pour leur permettre d’aller donner leur sang. Ils pourront le faire via une autorisation d’absence d’une heure environ qui ne pourra pas entraîner de baisse de rémunération. Une souplesse encadrée, mais surtout un geste facilité.
“Ça va permettre de favoriser le don de sang chez les salariés qui n’ont pas la chance d’avoir une collecte organisée dans leur entreprise. Ces collectes de sang représentent à peu près 4% de collecte à La Réunion. L’intérêt qu’on puisse favoriser le don de sang sur le temps de travail c’est de permettre à tous ces actifs qui souhaitent se mobiliser de pouvoir le faire dans un cadre légal qui ne met pas en difficulté l’entreprise sur ce temps de libération”, explique Nathalie Grondin, Directrice communication à l’établissement français du sang de La Réunion Océan Indien.
Néanmoins, le ministre de la Santé comme de nombreux groupes parlementaires, relaient également les craintes des entrepreneurs, inquiets à l’idée de devoir pallier de très nombreuses absences.
“A l’heure où tous les entrepreneurs nous demandent de leur faciliter la vie, vous introduisez une nouvelle contrainte organisationnelle, qui est plus coûteuse pour l’entreprise. Ce texte va pour moi à l’encontre de la philosophie profonde du don du sang qui est gracieuse et désintéressée”, estime Nicolas Turquois, orateur du groupe Modem.
Relancer le don du sang, encourager le don du plasma, c’est aussi renforcer un élan de solidarité, ici, sur notre île. Un geste simple, mais essentiel. Un geste que cette future loi pourrait rendre plus accessible… à tous.