Une plaque commémorative a été inaugurée ce matin au Barachois à Saint-Denis, à l’endroit même où deux esclaves ont été décapités 199 ans auparavant. Gereon et Jasmin, esclaves domestiques, se sont révoltés pour obtenir leur liberté. Un combat dans lequel ils ont perdu la vie en 1812. En présence de Gilbert Annette et au son du kayamb, leur mémoire a été honorée ce dimanche.
Gereon et Jasmin, deux esclaves domestiques, ont été exécutés le 10 avril 1812 au Barachois. Ce matin, soit 199 ans plus tard, une plaque commémorative a été installée en leur honneur. La cérémonie s’est déroulée ce matin en présence du maire du chef-lieu Gilbert Annette.
Cette plaque est la première pierre d’un plus vaste projet intitulé l’année d’Elie, qui fait de 2011 l’année de commémoration du jeune esclave. En 1811 à Saint-Leu, Elie prend la tête d’une révolte contre le système esclavagiste, dont il est la victime. La répression infligée à la rébellion est violente, 25 des insurgés sont condamnés à mort. Parmi eux, Gereon et Jasmin sont décapités à la hache sur la place dionysienne.
Un sombre épisode longtemps oublié, que les associations et les historiens ont souhaité réhabiliter. "Ils se sont révoltés, opposés à l’esclavage à Saint-Leu, ce sont des modèles, des hommes qui sont morts pour nous. Si aujourd’hui nous sommes libres, c’est parce qu’il y a eu d’autres avant nous qui ont donné leur vie", assène l’historien Sudel Fuma.
Le collectif se réunira à Saint-Paul et à Saint-Leu dans l’année pour honorer comme il se doit la mémoire de ces premiers combattants pour la liberté.