Depuis ce mardi 21 septembre, une ligne d’écoute pour les victimes d’inceste a été mise en place par le gouvernement. Des milliers d’appels ont été reçus et une ligne pour les Outre-Mer est disponible au 0.800.100.81. Les appels sont anonymes et gratuits. Seuls le département et l’âge sont demandés.
Pour recueillir la parole des victimes d’inceste, une commission a lancé cette semaine avec deux numéros pour que les victimes d’inceste soient écoutées et entendues.
Cette plateforme téléphonique fonctionne également depuis La Réunion. Sur notre île, une plainte est déposée tous les deux jours pour des faits d’agressions sexuelles sur des enfants. Pour les Réunionnais, il est important que le numéro soit connu auprès des victimes :
"L’inceste c’est quelque chose qu’on voit surtout dans les faits divers, avec les célébrités ou encore au cinéma. On a l’impression que ça n’existe pas et je pense que mettre en lumière ce numéro c’est une bonne chose. Je pense que ça va prendre du temps pour certaines personnes pour en parler."
"Si ça peut aider certaines victimes pour se confier et avoir le courage de le faire, oui c’est utile."
"Il faut un peu plus de communication pour ce numéro, il n’est pas assez connu. Moi c’est la 1ère fois que j’en entends parler. "
Cynthia a vécu l’horreur de l’inceste de ses 7 à 20 ans. Pendant plusieurs années, les actes de son père la plonge dans le silence. Si elle est parvenue à se sortir de ce calvaire seule puis après avec des associations, l’appui d’un numéro de soutien aurait été le bienvenu.
"Il faut vraiment que ce numéro soit connu des victimes. Si je ne le connais pas, je ne peux pas m’en servir pour aller mieux. Il faut vraiment que tout le monde soit au courant. C’est très difficile d’en parler mais au moins les personnes ont la possibilité de le faire", explique-t-elle.
Depuis mardi, les appels affluent vers ce numéro vert. À La Réunion, cette ligne devrait-être particulièrement sollicitée.
"La situation à La Réunion est plus prégnante qu’en métropole. Au niveau de l’inceste, on est a 3% des femmes interrogées qui déclarent avoir été victimes de violences sexuelles incestueuses dans leur enfance ou durant l’adolescence contre 2,5% en Héxagone", assure Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes.
Dans les Outre-Mer, le numéro 0 800 100 811 est joignable de 10h à 19h. Un numéro qui recueille la parole des victimes mais aussi de ceux qui ont été témoins ou soupçonnent des incestes.