Ce jeudi, des publications ont fait polémique sur les réseaux sociaux Instagram et Facebook. En se rendant dans un magasin, une internaute est tombée sur des déguisements et des masques caricaturaux d’Africains.
L’internaute s’est rendue à la Maison Ah-Koon, ce jeudi, à Saint-Pierre. Alors qu’elle recherchait un déguisement pour Halloween, elle trouve, dans les rayons, des déguisements avec des photos qu’elle juge "déconcertants".
Os en guise de collier, vêtements du style "homme des cavernes"... Ces costumes sont censés représenter des "Africains", explique l’internaute. Sur la photo du paquet, un homme blanc est recouvert de tissu noir, pour faire référence à la couleur de peau noire. Sa tête est recouverte d’une perruque afro.
Son visage est peint en brun. Une pratique, connue sous l’appellation de "blackface", qui ne passe pas auprès de l’internaute. Pour alimenter sa confusion, elle tombe ensuite sur des masques "d’Africains" présentant les mêmes caractéristiques qu’elle juge "racistes".
L’internaute a eu droit à de vives réactions sur les réseaux sociaux. "Sur Instagram, les gens partageaient mon avis. En revanche, sur Facebook, ils n’étaient pas d’accord", lance-t-elle.
"Post inutile", "incitation à la haine", tels étaient les commentaires à l’encontre de sa publication sur Facebook. Des accusations auxquelles s’oppose l’internaute : "Mon appel au boycott n’est pas une incitation à la haine. Et c’est grave de prendre le blackface à la légère, quand on sait que c’est raciste et punissable par la loi", indique-t-elle.
L’internaute précise que si ces masques avaient représenté des personnes d’autres origines, elle aurait réagi de la même façon. "On ne se grime pas en personne de couleur en faisant des origines un déguisement."
Les mœurs ont changé, explique l’internaute. Ce qui était "normal" il y a trente ans n’est plus acceptable de nos jours, croit-elle. L’internaute a donc été surprise de voir que des pratiques comme le blackface ne choquent pas plus que ça à La Réunion. "La vision n’est pas la même entre les différentes générations. Pourtant, grâce aux réseaux sociaux, aux différents mouvements et débats, il est de plus en plus difficile de ne pas être éduqué sur la question du racisme sous toutes ses formes", rappelle l’internaute.
Elle souligne que de nombreux jeunes se sont insurgés, comme elle, sur les réseaux et elle a bon espoir que les mentalités changent.
À la suite de la polémique qu’a fait son magasin, la maison Ah-Koon a reconnu son erreur, admettant que ces masques sont aussi anciens que les mœurs qui les normalisaient. Toute l’équipe du magasin s’est excusé sur les réseaux sociaux : "Nous ne cautionnons en aucun cas ce genre de pratique et nous nous excusons encore pour le désagrément occasionné." La maison Ah-Koon a assuré retiré de ses rayons, dès le lendemain, ces articles dérangeants.