Une dizaine de familles du Ouaki à Saint-Louis ont fait construire leurs maisons dans un quartier récent. Cependant depuis presque deux ans, elles attendent toujours d’être raccordées à l’électricité. À quoi bon avoir une maison toute neuve si l’on ne peut ni y vivre ni la louer ? C’est la question que se posent ces familles.
De la colère et de la frustration, c’est ce que ressent Marie Hélène. Cette habitante de Saint-Louis comptait louer sa maison, mais depuis près de deux ans, elle attend toujours d’être raccordée à l’électricité.
"J’ai investi dans la location pour ma retraite et là je dois payer les traites, la maison est finie, mais je ne peux pas la louer".
Une dizaine de maisons sont concernées par cette situation, parmi elles celle d’Anaëlle. Elle y a vécu pendant un an sans électricité. Avec quelques bricolages elle a réussi à s’éclairer tant bien que mal. Un groupe électrogène lui a un temps permis d’avoir du courant, mais l’appareil consomme beaucoup trop. Elle a alors dû se contenter de conserves et de stocker ses produits frais chez sa mère.
Après un an c’en est trop, elle décide de quitter la maison. "J’ai survécu, j’ai essayé de prendre sur moi, je me suis dit qu’à un moment ils allaient débloquer la situation. La mairie et Sidelec sont au courant, on a espoir qu’à un moment la situation se débloque, mais ça n’a pas été fait. J’ai abandonné ma maison, je n’ai pas le choix. Il fait trop chaud, il y a des moustiques. On est en 2025, vivre dans une maison sans électricité c’est inconcevable".
Sortie de terre en novembre 2023, cette maison devait devenir le domicile de cette enseignante en maternelle. À la même période, la Sidelec prévoyait des travaux d’extension pour raccorder une première habitation avec un permis de construire déposé. Une fois sur le terrain, le groupe découvre que 10 permis ont en réalité été validés dans le quartier, il faut alors trouver un nouvel emplacement pour un poste de transformation électrique.
"Il faut trouver l’emplacement parce que cela prend un peu de place. On a eu un double problème sur ce sujet. Le bureau d’étude qui avait commencé à faire l’étude a été liquidé. On a été obligé de recommencer l’étude", explique Michael Boyer, directeur de l’électrification rurale du Sidelec Réunion.
Mis bout à bout, ces imprévus ont conduit à une impasse. Aujourd’hui encore, aucune des maisons n’est raccordée. L’étude prend du temps et la Sidelec ne sait toujours pas quand le quartier sera alimenté en électricité.