Une association de consommateurs locale, Les Consommateurs Réunionnais, a décidé de donner un coup de main aux ex-salariés de l’ARAST afin qu’ils obtiennent enfin leurs indemnités tant attendues depuis la liquidation de l’association en novembre 2009.
L’ARAST n’en a pas fini de faire parler d’elle. L’association Régionale d’Accompagnement Social Territorial, bien que dissoute en novembre dernier, poursuit son combat judiciaire. Le 19 avril prochain, une audience en plaidoiries aura lieu aux Prud’hommes pour traiter des 36 premiers dossiers. Tout le monde le sait.
Ce qu’on ne savait pas en revanche, c’est que l’association Les Consommateurs Réunionnais avait décidé d’aider les ex-salariés. Ce matin, dans le Sud de l’île, elles avaient une réunion au sommet avec une partie des membres de cette association qui mettra à leur disposition quatre avocats dans le but de déterminer les prochaines actions judiciaires à entamer.
Les ex-salariés de l’ARAST ne sont donc plus seules aujourd’hui. Il était temps que quelqu’un vienne tel Zorro les soutenir. Rappelons que l’affaire ARAST dure depuis longtemps maintenant.
Depuis près d’un an, les épisodes du feuilleton ARAST se sont succédés. Après que le tribunal de commerce de Saint-Denis ait prononcé le 27 avril 2009 la mise en redressement judiciaire de l’ARAST, l’association risquait effectivement la mise en liquidation au regard de son déficit budgétaire évalué à 10 millions d’euros. Cette décision à l’époque donnait quand même entre 6 mois à 1 an à l’association pour redresser la barre.
Hélas, comme on le sait tous désormais, la liquidation judiciaire a été prononcée par le tribunal de commerce, liquidation qui avait provoqué chez les 1 200 salariés de l’association bien plus qu’une simple colère.
Pendant des semaines, une grande partie d’entre eux ont manifesté dans les rues à maintes reprises et en sont même venus à envahir les locaux du Conseil général. Il faut dire que l’institution avait décidé de ne plus cautionner l’association et par conséquent mis sur le carreau plus d’un millier de salariés en novembre 2009.
Les ex-salariés, spécialisées dans les services à domicile et l’aide aux personnes en difficulté, en occupant de force les locaux du Palais de la Source, voulaient ainsi se faire entendre et surtout pousser les responsables à leur verser les indemnités auxquelles ils avaient droit depuis la liquidation judiciaire.
De son côté, l’AGS (Assurance de Garantie des Salaires) a rejeté la balle au Conseil général. Idem de la part de l’institution. Dans de telles conditions, rien avançait au profit des ex-salariés de l’ARAST. Personne en réalité ne voulait financer les 10 à 15 millions d’euros d’indemnités.
Entre-temps, une plainte avait été déposée devant le TGI de Champ Fleuri pour occupation illégale des locaux du Conseil général, tribunal de grande instance qui avait décidé alors de programmer un jugement en référé le 2 février dernier.
Le 24 février dernier, l’ARAST fait à nouveau parler d’elle. Une cinquantaine d’ex-salariés de l’association et leurs avocats étaient au tribunal des Prud’hommes à Saint-Denis pour soutenir leur demande de paiement des indemnités de licenciement par l’AGS. Mais après de longues heures d’attente, l’affaire de l’Arast a été renvoyée au 19 avril prochain pour une audience en plaidoiries.
Les avocats de l’AGS ont alors mis en cause le Conseil général dans cette affaire. Ils veulent que le Département soit cité à comparaître le 19 avril prochain car selon eux, l’AGS n’a pas à payer les indemnités de licenciement aux anciens salariés car " il y a reprise d’activité par le conseil général ".
(Photo d’archives)