Les innovations technologiques permettent d’apporter des connaissances inédites sur certaines espèces d’oiseaux à La Réunion, comme les déplacements nocturnes des chauves-souris traqués par un radar spécial.
La société Biotope installée à la Saint-André veut être un acteur engagé au service de l’environnement, du développement durable et de la diffusion des connaissances. Cette semaine, la société va "exposer après un an de recul, le résultat de ses recherches dont la plus importante est l’interprétation des activités nocturnes des espèces et l’impact des hommes lors des déplacement de ces animaux dans les ravines » explique Vincent Delcourt, chef de projet recherche et développement chez Biotope, car « une construction humaine dans un endroit peut impacter par collision les déplacements des chiroptères, ou des oiseaux". Par exemple, la construction d’éoliennes et plus précisément des parcs éoliens n’est pas toujours sans effet sur les populations d’espèces animales, comme les oiseaux et les chauves-souris, qui utilisent le vol comme moyen de locomotion.
Un radar spécialement développé permet cette étude approfondie de la faune volante, en particulier les oiseaux et les chauves-souris. Il s’agit d’un apport de données essentielles sur la connaissance et la sensibilité de certaines de ces espèces à La Réunion et permet des suivis tridimensionnels et l’identification simultanée ou semi automatisée des animaux détectés. "L’intérêt principal est de suivre les déplacement de nuit des oiseaux marins et des chauves souris", explique Vincent Delcourt. Ainsi il est possible de détecter des mouvements de grands groupes d’oiseaux en phase de descente proche de lieu à aménager.
Il est donc important de prendre systématiquement en compte lors de la construction de parcs éoliens, et ce dès la phase initiale du projet, les populations de chauves-souris résidentes (chassant ou habitant dans le secteur) et les espèces migratrices (individus traversant la zone où les éoliennes doivent être implantées), car les impacts des éoliennes sont un fait avéré (mortalité, perte de terrains de chasse) même si, pour le premier facteur, le phénomène n’est pas encore entièrement élucidé.
Dans le cadre de différents projets d’aménagement du territoire, l’agence Biotope Océan Indien a adapté et mis en œuvre une technologie particulière à La Réunion, pour l’étude des oiseaux marins comme les pétrels et les puffins. Cette avancée technologique permet d’apporter des connaissances supplémentaires totalement inédites, notamment sur la biologie complexe de ces oiseaux marins.