Ce lundi de Pâques a été l’occasion pour celles et ceux qui sont dans la misère et surtout dans la rue de passer une journée pas vraiment comme les autres. Une journée durant laquelle ils ont l’impression d’être enfin comme tout le monde.
Un à un, ce matin, ceux qu’on appelle communément les SDF sont arrivés au Port en ce lundi de Pâques bien particulier pour eux. C’est là-bas et ce jour-là qu’ils pourront avoir quelque chose dans l’estomac, se faire beau, profiter des animations qui leur ont été spécialement concoctées et surtout avoir l’impression durant une journée d’être enfin comme les autres.
Grâce à l’association Jeunesse en mission, celles et ceux qui vivent dans la rue et la misère ont pu vivre un week-end peu ordinaire, de ceux qu’ils aimeraient bien vivre régulièrement. En tout cas, comme tous les ans, l’association bienfaitrice leur permet d’avoir cette impression d’être comme tous ceux qui ont un toit, un repas...
L’association fait tellement bien les choses qu’elle leur a mis à disposition des bus en provenance de La Possession et de Saint-Paul pour que les SDF de l’Ouest puissent se rendre à bon port. Une fois arrivés à la salle des fêtes, le petit déjeuner les attendait, un de ces petits déjeuners qu’on ne refuse pas quand on vit dans la rue et qu’on n’est par conséquent pas sûrs de pouvoir manger à sa faim.
" On a à manger tout ça", confie l’un d’entre eux. " C’est cool ", avoue un autre. Ou bien encore " pour la situation, c’est très important pour nous, car si tu n’as pas au moins ça, tu as beaucoup de problèmes ", confirme encore un autre SDF.
Outre leur remplir des estomacs hélas trop souvent vides, l’association leur proposait des animations leur donnant l’occasion à tous de se sentir, au moins l’espace d’une journée, un peu comme les autres. " Je ne peux pas donner en argent, alors je donne bénévolement ", confie un coiffeur tout en donnant à un sans-abri une plus belle image qu’il a de lui-même.
Alain, bénévole à l’association, connaît bien tous ces sans-abri. " Ce week-end de Pâques est l’occasion de célébrer cette convivialité apportée à ces personnes, leur donner une espérance de vie, leur montrer qu’ils peuvent passer outre cette situation ", explique-t-il en serrant la main à l’un de ses protégés.
" Donnons-nous la chance de nous ouvrir une porte de sortie, on ne peut pas rester comme ça. On est qui nous par rapport aux autres ? ", déclare l’un de ces hommes pour lesquels la vie parfois ne vaut plus la peine d’être vécue, en tout cas pas de cette façon.
Au moins pour une journée, ils ont l’opportunité d’être comme les autres, de manger un bon cari poisson, un rougail saucisse, de repartir avec un repas complet, des cadeaux... et l’espoir que le lendemain sera un jour meilleur.