Les spécialistes de la Réunion s’inquiètent de la publicité faite autour d’un traitement miracle à base de plantes, présenté comme un remède efficace pour guérir du virus du SIDA. Commercialisé dans une phytopharmacie à Madagascar, cette tisane aux effets très controversés aurait déjà causé plusieurs décès dans la zone Océan Indien.
Une publicité ventant les bienfaits d’un remède contre le virus du SIDA a fait réagir les spécialistes de la Réunion. L’inventeur du JMAR, Mr Ramarovahiny, laisse en effet croire au miracle. Sur son site Internet, on peut lire que des scientifiques ont confirmé que " le virucide peut éliminer le VIH au bout d’un mois " et que "des essais sur 20 patients atteints de cette maladie affichent un résultat de 100% de guérison".
Constitué de 12 plantes endémiques de la Grande Ile, le JMAR a suscité la polémique sur la toile et dans le monde médical. Dans un communiqué, la Coordination régionale de lutte contre l’infection due au virus de l’immunodéficience humaine condamne fermement l’utilisation de ce produit. Le COREVIH dénonce par ailleurs les "affirmations mensongères " du prétendu phytothérapeute et "le risque d’un tel traitement pour la santé individuelle des personnes infectées par le VIH".
Et pour cause, ce faux remède miracle contraint les malades à interrompre leur traitement par anti-rétroviraux. Un autre point laisse les acteurs du monde médical perplexes : 10 000 euros, c’est la somme astronomique qu’il faut débourser pour se procurer la tisane en question. Le montant interpelle les spécialistes qui soupçonnent une escroquerie d’envergure.
Dhiren Moher est séropositif depuis 11 ans et coordonateur de l’Association Ravanne Plus. Il s’est vu proposé le remède lors d’une mission à Tananarive. Intrigué par cette publicité, il a cédé et a essayé le remède, sans jamais voir aucun résultat. Alors que le site de l’inventeur du JMAR ne tarit pas d’éloge sur le produit miracle, le distributeur se montre plus prudent lorsqu’il est interrogé par les médias. Interviewé par la rédaction d’Antenne Réunion, Mr Ramarovahiny explique qu’il n’a jamais promis aux malades du SIDA la guérison.
Des laboratoires africains et mauriciens ont réfuté l’efficacité du JMAR. Les organisations de santé appellent à une grande vigilance. A la Réunion, on recensait à la fin décembre 2010 724 personnes atteintes du SIDA.