Ce mercredi 28 septembre marque la journée internationale du droit à l’avortement, mise en place par le gouvernement français dans le but de faciliter l’accès à l’IVG. Chloé, 30 ans, a eu recours à l’interruption de grossesse plus d’une fois. Elle a accepté de témoigner pour LINFO.re pour partager son expérience et ainsi aider les femmes qui se retrouvent dans une situation similaire.
Chloé, 30 ans, est sujette à une hyperfertilité, ce qui n’a pas été sans impact sur son quotidien. "Je suis une ultra féconde. J’ai dû changer de pilule plusieurs fois avant de le savoir. J’ai même fini avec un implant qui n’a pas fonctionné. J’ai donc subi plusieurs IVG, par voie médicamenteuse ou par intervention", raconte-t-elle.
C’est ainsi que Chloé a eu recours à cinq IVG. L’une d’entre elles a été plus éprouvante que les autres. "Le terme pour l’interruption de grossesse était dépassé. Je n’avais eu aucun symptôme, mon cycle menstruel continuait et au bout de cinq mois, j’ai compris que j’étais enceinte suite aux vomissements. J’ai dû partir en Belgique pour une IVG que j’ai dû payer 900 euros," raconte la jeune femme.
Si Chloé a fait le choix de l’avortement, c’est parce qu’elle était trop jeune, ou alors ses situations amoureuse ou financière ne le lui permettaient pas. "Mon cas est particulier, cela fait trop d’IVG pour une seule personne, mais un enfant, ça se désire. Il faut aussi un cadre favorable pour l’accueillir."
Chloé et ses frères et soeurs sont des enfants "sous pilule". En effet, elle tient son hyperfertilité de sa mère qui éprouvait du remords à chaque fois que son enfant tombait enceinte. Malgré son souhait de devenir grand-mère, elle respecte et soutient les choix de sa fille. Un respect dont cette dernière n’a pas toujours bénéficié au cours de ces interventions.
Au cours de ces interventions, la jeune femme a dû faire face à des médecins peu commodes face à sa situation et à ses choix. "J’ai eu droit à des phrases du style "il faudrait songer au couvent" ou "moi, je ne vous ferais pas ça" de la part des médecins."
Le désaccord des médecins paraissait à travers leurs actes. "Le plus dur, c’est le réveil. Je me réveillais seule, avec les envies de vomir provoquées par la douleur. Une fois, je me suis réveillée seule sur un brancard dans un couloir", raconte Chloé.
La jeune femme a dû également confronter des médecins qui ont usé de la ruse dans le but de la faire changer d’avis. "On vous dit que c’est des jumeaux alors qu’on n’a pas forcément envie de le savoir. Quand j’ai dû partir seule en Belgique, le médecin m’a dit que c’était une fille alors que je n’avais rien demandé", relate-t-elle. Ces comportements ont ajouté de la colère aux différents sentiments que pouvait ressentir Chloé durant ces moments, ce dont elle se serait bien passée.
Même s’il lui arrivait de se poser des questions après ces interventions, Chloé n’éprouve aucun regret à avoir fait ces choix. Aujourd’hui, face à son hyperfertilité, elle a cessé les contraceptions inefficaces et préfère surveiller précautionneusement ses cycles. Une méthode qui s’avère efficace et dont l’impact est moindre sur sa santé.