La Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce jeudi 24 février, après la montée des tensions entre Kiev et Moscou depuis quelques semaines. Une opération qui est dénoncée par la communauté internationale. D’ailleurs, ce conflit pourrait avoir des répercussions jusqu’à La Réunion. Le prix du carburant pourrait flamber au niveau international, et ce, même sur l’île, indique un spécialiste.
"Si cette guerre dure plus d’une semaine, l’impact ne peut-être que colossal. Non seulement au niveau mondial, mais aussi national et régional. Nous sommes face à de grands acteurs qui sont impliqués dans cette guerre. La Russie est le pays qui possède la plus grande réserve en gaz naturel, 2e en charbon et 6e en pétrole", indique Julien Baddour, maître de conférences à l’Université de La Réunion spécialiste de l’énergie et de l’environnement.
Avec l’augmentation du baril du pétrole, qui est arrivé à 103 euros jeudi, il n’est pas exclu qu’on atteigne les 120 dollars le baril dans un avenir proche, indique Julien Baddour. "Cela signifie que même à La Réunion on pourrait voir le prix du carburant augmenter de façon substantielle pour atteindre un niveau jamais atteint dans le passé comme 2 euros le prix du litre d’essence et du gazole. C’est une très mauvaise nouvelle."
De son côté, Jocelyn Cavillot, vice-président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus, croit lui aussi que sur le long terme, le conflit en Ukraine pourrait impacter les prix à La Réunion. "La Réunion s’approvisionne en pétrole et en gaz à Singapour. À court terme, je ne crois pas qu’il y aura un impact. Mais à long terme, il va sûrement y en avoir", admet-il. "C’est sûr que ce conflit crée une tension supplémentaire sur le prix des ressources naturelles. Les répercussions, on en aura, mais à quel point, on ne sait pas encore."
Concernant le scénario du litre de carburant à 2 euros, Jocelyn Cavillot indique que c’est la projection la plus pessimiste pour la France métropolitaine, où le litre de carburant avoisine les 1,80 euro. "Mais il est sûr que malgré le fait que le prix soit réglementé à La Réunion, la fixation du prix dépend de l’augmentation du cours. Et alors, si le cours augmente, le prix augmentera à La Réunion", admet-il.
Pour Gérard Lebon, président du syndicat des gérants des stations-service de La Réunion, "il faudrait que d’autres pays ouvrent leurs vannes pour trouver une autre solution" et éviter que les prix augmentent dans l’île.