Stevenn M., un Réunionnais âgé de 24 ans réside actuellement en métropole. Originaire de Sainte-Marie, il a déménagé il y a deux ans. Traumatisé par l’éducation de ses parents, il a vécu l’enfer. Afin de pouvoir se reconstruire, il a accepté de partager son histoire et de témoigner pour LINFO.re.
Stevenn M., un jeune Réunionnais de 24 ans, vit actuellement à Lyon en métropole. Cinquième d’une famille de douze enfants, il a grandi à Sainte-Marie.
Le jeune homme a sauté la mer il y a un peu plus de deux ans et garde de mauvais souvenirs de son enfance passée dans la maison familiale. Traumatisé par l’éducation de ses parents, il est atteint de stress post-traumatique et est suivi par plusieurs psychologues. Il accepte aujourd’hui de parler de son histoire pour mieux se reconstruire.
Dans le quartier où Stevenn a grandi, sa famille était très respectée, leur maison était surnommée "la maison du bonheur." Le jeune homme confie que ses malheurs ont commencé à l’âge de 9 ans, lorsque sa plus grande sœur s’est installée en métropole.
"Je suis devenu responsable de mes frères et sœurs, même pour les plus âgées. Mes parents m’interdisaient d’aller à l’école lorsqu’ils avaient un rendez-vous ou qu’ils allaient voir des amis. Je devais rester à la maison pour m’occuper du nettoyage ou faire à manger. Après l’accouchement de ma mère, le bébé a directement été installé dans ma chambre. Pendant un moment, je n’avais que ça en tête : se lever toutes les deux ou trois heures pour le biberon. Ce rôle est celui que mes parents auraient dû avoir", explique-t-il.
Stevenn a été particulièrement marqué par l’éducation, violente, de ses parents. Le jeune homme est aujourd’hui suivi par plusieurs psychologues.
"Au moindre petit problème, je devais me mettre nu devant le portail et rester là, les mains sur la tête en plein soleil ou me mettre à genoux sur du gros sel en plein soleil. Ma vie d’enfant a été un enfer à cause de mes parents", confie-t-il.
Pour se reconstruire et reprendre une nouvelle vie, le jeune homme a tenu à s’exprimer sur ses traumatismes d’enfance. "Pour moi, partager mon histoire va me permettre de me libérer un peu car construire sa vie, c’est compliqué quand on doit ne pas parler de son enfance", dit-il.
Le jeune homme a également réussi à changer de nom de famille au bout de deux ans de procédure.
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