Lors de la réunion qui s’est tenue en Préfecture hier, les transporteurs ont évoqué leurs difficultés face aux augmentations successives des prix des carburants. Dans l’impasse, ils étudient aujourd’hui un nouveau dispositif. Celui-ci leur permettrait de payer le gazole deux fois moins cher, autrement dit au prix de 60 à 65 centimes le litre.
A l’issue de la table ronde qui a réuni les transporteurs, les représentants de l’Etat et de la Région, le Secrétaire Général de la Préfecture a fait une annonce pour le moins inattendue. Interrogé par la presse sur l’éventualité d’une importation du carburant par les professionnels, Jean Ballandras a estimé "qu’il n’y a pas de contrainte technique, ni de contrainte juridique" qui empêcherait la mise en place d’un tel dispositif.
Le Secrétaire général de la Préfecture a tout juste spécifié que l’importation des carburants doit se faire "dans un cadre professionnel, et pour un usage spécial", précisant par la même occasion qu’à la Réunion, "il n’y a pas de monopole à l’importation et à la distribution".
Pour Ibrahim Patel, cette idée est simplement "lumineuse". Le Président de la chambre de Commerce et d’Industrie souhaite accompagner les transporteurs dans leur démarche. La CCIR va donc travailler sur un cahier des charges en partenariat avec l’Etat et les douanes. L’objectif à terme : mettre fin aux augmentations constantes des prix des carburants.
Comme l’indique Ibrahim Patel, "les textes en vigueur permettent aux professionnels de stocker du gazole, à condition que la quantité n’excède pas les 50 M3". Le carburant peut être stocké durant 7 jours au Port puis 21 jours chez le professionnel. Ces délais correspondent aux transporteurs qui utilisent en moyenne une cuve de carburant pour 15 jours.
En passant par l’importation directe, les professionnels pourront payer leur carburant deux fois moins cher, au prix de 60 à 65 centimes le litre. Une première phase d’expérimentation sera lancée et la première commande est programmés pour le mois de septembre prochain. La Région qui récupère une partie des taxes sur le carburant surveille cette affaire de près. Et pour cause : si les transporteurs devaient effectivement importer leur gazole, la perte financière serait majeure pour le Conseil Régional. Du côté des professionnels des transports, on table sur un manque à gagner de dix millions d’euros pour la Région. La SRPP verrait elle-aussi son chiffre d’affaires diminuer.