Globice a dévoilé les résultats de son étude SCAN’R qui, durant près d’un an, a permis de mieux décrire et caractériser le trafic maritime à La Réunion afin d’évaluer plus précisément le risque d’exposition des cétacés à cette menace. Cinq espèces sont considérées comme menacées. Une zone à éviter par les navires pourrait être mise en place.
Majestueux, les cétacés font la richesse de notre réserve marine. Et les si les mammifères marins au large de l’île étaient menacés par le trafic maritime ? L’association Globice en est persuadé : "Nous avons croisé ses données de navigation avec celles de la présence des cétacés et on a pu, bien entendu, voir qu’il y avait des interactions très nombreuses, le long de ce littoral, depuis l’Étang-Salé jusqu’au Port, palmant là où se trouve la plupart des activités maritimes et nautiques et mis en évidence le fait que ce trafic pouvait être une menace importante pour certaines espèces", précise Jean-Marc Gancille, le responsable de la communication de Globice.
Cinq espèces seraient mises en péril par les navigateurs. En tête, les grands dauphins de l’indo-pacifique ne sont plus que 70, talonné par les dauphins long bec, les baleines à bosse, les dauphins tachetés pantropicaux et enfin les grands dauphins commun.
La forte activité maritime, comme les échanges commerciaux ou les animations touristiques, est l’ennemi de ces cétacés en danger pour plusieurs raisons. Sur les routes à forte affluence, les navigateurs peuvent entrer en collision avec les espèces, entraver leur tranquillité et leurs échanges sonores, ou enfin entraîner des catastrophes environnementales mortifères pour ces cétacés.
4 zones ont été principalement ciblées par les scientifiques, notamment la Baie de Saint-Paul, le large de l’Hermitage, et ce que les scientifiques appellent les secs, ces zones au large de Saint-Gilles et Saint-Paul.
Pour lutter contre le danger à l’égard de ces populations, Jean-Marc Gancille donne quelques pistes : "Travailler avec les autres acteurs, les plus petits acteurs du plan d’eau, pour qu’ils réduisent leur vitesse, pour qu’ils mettent en oeuvre des moyens assez simples parfois, par exemple, des vigies pour éviter de rentrer en collision avec les tortues ou les baleines. On peut aussi travailler ensemble à des pressions sur certaines zones très définies qui soient un peu moindres, ça se fera dans le temps, ça peut être intégré à la réglementation, notamment à l’arrêté préfectoral", conclut-il.
Un arrêté encadre déjà l’activité nautique. Pour aller plus loin, le CROSS devrait déposer l’an prochain, une demande de création de "zones à éviter".