Le conflit s’enlise entre les salariés de la Séchilienne-Sidec et leur Direction. Hier, les grévistes ont été rejoints dans leur action par les employés de la centrale EDF du Port. Face à cette situation délicate, les Réunionnais sont excédés et parlent de prise d’otages. A l’initiative du Collectif des Réunionnais en colère (CREC), une manifestation s’est déroulée dans les rues de Saint-Pierre ce lundi 28 mars. La Préfecture a annoncé la venue de personnels de Métropole pour remplacer les grévistes et empêcher de nouvelles coupures.
Hier soir, alors qu’une partie des salariés d’EDF avait rejoint le mouvement de grève entamé par les agents de la Séchilienne-Sidec, les Réunionnais battaient le pavé dans le sud de l’île, dénonçant les méthodes des grévistes pour obtenir satisfaction et criant leur colère face aux coupures d’électricité intempestives.
Les salariés d’EDF et de la Séchiliennes n’entendent pas abandonner leur combat pour obtenir le paiement de la prime de vie chère, soit 53% du salaire. La mobilisation de tous les moyens de production d’EDF ainsi que la réquisition de personnels de la Séchiliennes-Sidec ont permis d’apporter une bouffée d’oxygène à des milliers de foyers privés de courant depuis plusieurs heures.
Au Gol, comme à l’usine de Bois Rouge, la reprise de la production n’est que partielle, ce qui explique l’équilibre fragile qui règne actuellement sur le système électrique de l’île. Hier soir, EDF qui gère tant bien que mal cette situation extrême prévoyait d’opérer de nouveaux délestages dans près de 40 000 foyers, afin de faire face au pic de consommation, entre 18 heures et 22 heures.
Hier matin, ils étaient près de entre 20 000 foyers à être toujours privés de courant. Ce nombre est passé à 40 000 en fin de journée et les coupures ont essentiellement affecté le Sud de l’île.
Une chose est certaine, la population ne supporte plus ces coupures récurrentes. Lundi, le Collectif des Réunionnais en colère a organisé une manifestation pour réclamer la reprise de la production et exprimer son inquiétude quant aux lourdes conséquences de ce mouvement social pour les particuliers et les acteurs du monde économique local. Ces derniers, envisagent pour certains de mettre la clef sous la porte si la situation n’évolue pas. Les pertes financières sont importantes, notamment du côté des restaurateurs et professionnels du froid.
Face aux appels des réunionnais, la Préfecture a une nouvelle fois lancé un appel à la raison, par la voix du Préfet Michel Lalande. EDF rencontrera aujourd’hui les assureurs. Au coeur des débats de ce jour : les conditions de dédommagement pour les particuliers et les professionnels qui auraient subi un important préjudice suite aux délestages.
A noter que des salariés d’EDF issus de la Métropole ont été sollicités pour remplacer les agents grévistes et assurer la reprise totale de la production d’électricité. La population, qui a recours au système D depuis vendredi, compte beaucoup sur ces techniciens pour retrouver des conditions de vie normales.
