Les deux journalistes de France 3 ont foulé le sol français hier, après avoir passé 547 jours en captivité. Accueillis en rois à l’aéroport militaire de Villacoublay puis au siège de France Télévisions, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont raconté leur détention, expliquant au passage qu’ils n’avaient pris aucun risque inconsidéré en allant effectuer un reportage en Afghanistan.
Quelques heures après la libération des deux ex-otages, on en sait plus sur les conditions de détention et leur libération. Selon un responsable de l’ambassade de France à Kaboul, ils ont été "récupérés quelque part dans la province de Kapisa [au nord-est de Kaboul], qu’ils n’ont jamais quittée depuis leur enlèvement".
A leur arrivée à l’aéroport militaire de Villacoublay situé en banlieue parisienne, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont fait une première conférence de presse. L’occasion de revenir sur les 547 de captivité et les difficultés rencontrées.
Les deux hommes se portent bien. Acclamés par les salariés de France Télévisions, les journalistes de France 3 ont écouté le discours du président de France Télévisions. Rémy Pflimlin a ainsi rappelé les efforts et la mobilisation qui s’est organisée tout au long de ces deux dernières années pour permettre la libération des reporters enlevés par les Talibans, le 30 décembre 2009.
Avant de fouler le sol français, les deux hommes ont été conduits vers la base militaire française en Afghanistan. C’est à cet endroit qu’ils ont pris leur première vraie douche depuis 18 mois, comme le révèle Le Parisien, et passé des premiers examens médicaux.
Equipés d’un treillis militaire, casque et gilet pare-balles, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont ensuite été transportés par hélicoptère jusqu’à Kaboul, pour y être, selon le Parisien, débriefés par des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Direction Paris enfin pour l’ultime délivrance. Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont enfin retrouvé leurs proches hier matin, aux environs de 11H45 (heure de la Réunion). Accueillis par une centaine de personnes, dont leurs proches, le couple présidentiel et le ministre des affaires étrangères, ils savourent enfin leur libération. Les deux hommes se sont exprimés face à la presse avant de se rendre dans un hôpital, pour des examens de santé.
Les ex-otages qui ont tenu à rendre aux journalistes tout ce que ces-derniers ont fait pour eux pendant un an et demi, aspirent désormais à reprendre le cours normal de leur vie. Interrogés hier sur les dangers encourus en Afghanistan, ils ont tenu à mettre fin à toute polémique en assurant qu’aucun risque inconsidéré n’a été pris et qu’ils ont simplement "manqué de chance".
Concernant leurs conditions de libération enfin, la raison d’Etat a contraint les deux journalistes au silence. Si des rumeurs de rançon circulent, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière n’ont rien voulu dire du travail des services français, cela pour protéger les autre otages toujours retenus à l’étranger.