La patronne de la société MT2 Intérim n’ayant pas été payée par la grande surface Super U appartenant au groupe d’André Thien Ah Koon, a décidé d’entamer une grève de la faim hier devant le magasin saint-pierrois.
Un litige de 1.3 millions d’euros, cela n’est pas rien. Un litige de taille entre le magasin Super U des Casernes à Saint-Pierre, grande surface appartenant au groupe d’André Thien Ah Koon et l’entreprise MT2 Interim, qui a poussé la patronne de la société en souffrance à entamer une grève de la faim.
Rien ne va plus donc entre les deux parties. Du coup, Marie-Thérèse Payet, pdg de la société prestataire de services a installé une tente à l’entrée de la grande surface hier. " Ils ne paient pas les factures, on a essayé de faire en sorte avec l’avocat d’avoir des arrangements à l’amiable mais ils ne veulent rien entendre, le directeur-adjoint a convoqué mes salariés pour leur dire que s’ils les accompagnent dans la grève, ils ne seront plus acceptés le lendemain, ce qui est inadmissible d’autant plus que je n’ai jamais demandé aux salariés de faire la grève avec moi ", confie Marie-Thérèse Payet. Et de poursuivre : " Je leur ai dit que j’allais faire la grève de la faim pour eux, pour qu’ils aient leur salaire en fin de mois."
La patronne de MT2 Interim n’a donc pas incité ses salariés à entamer cette grève de la faim. Bien au contraire. Ils ont tout simplement suivi le mouvement car ils la soutiennent. Ils se sont d’ailleurs eux aussi présentés aux portes de la grande surface. Il faut dire que le conflit dure depuis plusieurs mois, ce qui pousse d’autant plus la chef d’entreprise à ne pas lâcher prise.
Pas question pour elle de renoncer sachant que de nombreuses prestations n’ont pas été payées et que par conséquent elle n’a plus vraiment les moyens de payer ses employés. Une centaine d’entre eux serait d’ailleurs concernée. " A chaque fin de mois, il y a toujours le même souci, il faut toujours courir derrière pour les factures ", explique une salariée. " C’est un dû, on ne demande pas l’aumône, on a travaillé, tout ce qu’on demande, c’est d’être payé ", avance une autre employée.
De son côté, le magasin n’a pas souhaité s’exprimer sur ce litige vieux de plusieurs mois. La société MT2 a quant à elle déposé une plainte et les comptes de la grande surface auraient été bloqués en vue de rembourser à terme l’entreprise de Marie-Thérèse Payet.
Une chose est sûre, si le dialogue n’aboutit pas, cette affaire a de fortes chances de se régler devant les tribunaux. TAK pourrait alors retourner à la barre.