Les commerçants de Saint-Pierre sont parfois victimes de clients peu scrupuleux. Ces derniers payent leurs achats avec des chèques en bois. Excédés, certains tentent de récupérer leurs biens... Mais attention, "nul ne peut se faire justice soi-même".
Dernièrement, des commerçant de Saint-Pierre ont affiché leurs mauvais payeurs en vitrine. Ils sont excédés par les nombreux chèques impayés.
Les clients malhonnêtes agissent fréquemment. C’était sans compter sur la révolte et la fronde que mènent les commerçants. Réunis, ils tentent de retrouver les auteurs afin de récupérer leur matériel et lancent de appels à dénonciation sur les réseaux sociaux. Une méthode peu légale et qui pourtant porte ses fruits. "Il faut se mettre à la place des commerçants qui en ont ras-le-bol de ces chèques impayés", explique Dimitri Parverdy, gérant de Top auto Compétition.
Les commerçants s’affichent même pour montrer la réussite de leurs actions. Dimitri se dit ravi. Il avait entamé des démarches légales, des plaintes et pourtant, impossible de retrouver l’auteur des chèques. "On a mené des investigations et on a posté un message sur les réseaux sociaux qui a eu un bel impact" , déclare-t-il.
Le client scrupuleux n’en est pas à son premier coup. Il a sévi à de nombreuses reprises dans l’Est de La Réunion.
Pour Fabrice, monteur de pneus, cette fronde est importante car ces impayés mettent son entreprise dans : "le pétrain", dit-il.
"Aucun commerçant n’a le droit d’afficher le nom d’un mauvais payeur". Noor-Olivier Bassand, président de l’association de défense des consommateurs Roul Pa Nou explique que : "Tout est encadré par des codes et par la Loi donc aucun commerçant n’a le droit de se faire justice lui-même."
Le président de Roul Pa Nou défend l’intérêt des consommateurs mais comprend tout à fait que les commerçant veuillent être entendus et défendus.
Il conseille plusieurs recours en cas d’impayés : téléphoner au client, re-déposer le chèque en bois non approvisionné et faire une injonction de payer au tribunal d’instance. "Le juge délivrera une ordonnance de payer à celui qui est mauvais payeur que ce soit de bonne ou mauvaise foi", déclare-t-il.
Pour Noor-Olivier Bassand, si le commerçant se permet d’afficher le nom du client il risque gros. Même plus que le client qui n’aura pas réglé correctement.
"Le consommateur pourra poursuivre le commerçant car il aura porté atteinte à son intégrité morale, son image, pour divulgation de fausse nouvelle et diffamation".