Les premières observations de l’opération Charc montrent que les requins ont tendance à occuper les eaux de l’Ouest, particulièrement à Saint-Gilles.
L’Institut de Recherche pour le Développement a rendu public son rapport sur l’opération Charc (Connaissance de l’habitat des requins côtiers réunionnais). Les premières observations ont été menées sur 35 sites entre le Port et l’Etang-Salé sur douze mois.
Les premières données rendues publiques seront bientôt soumises à l’analyse. En attendant, les informations relevées par les chercheurs montrent que les squales fréquentent principalement les eaux de l’Ouest. Mais Marc Soria - coordonnateur de l’opération Charc - précise que les premières analyses ne permettent pas pour l’instant de déterminer exactement le comportement des squales qui fréquentent les eaux réunionnaises.
51 requins ont été marqués jusqu’à présent : 32 tigres et 19 bouledogues. Au total ce sont une cinquantaine de stations d’écoute qui ont été déployées entre le Port et Saint-Pierre. Les balises disséminées sur les 35 points entre le Port et l’Etang-Salé, révèlent que les squales fréquentent régulièrement les eaux de l’Ouest. Une vingtaine de requins sont concernées par cette première phase de l’étude.
Les balises du Cap des Aigrettes, du large de Saint-Gilles et des Brisants (situées entre 40 et 60 mètres de profondeur) ont détecté la présence de requins à une fréquence plus régulière que les autres stations d’écoute. Marc Soria précise qu’il y a une "zone préférentielle au large de Saint-Gilles. C’est une zone où les requins restent là pour se reposer". Il ajoute que "les requins tigres sont plus au large et les requins bouledogues plus vers la côte" et que c’est "un comportement normal et naturel".
La zone des Roches-Noires en revanche, située à 150 mètres de l’entrée du Port de Saint-Gilles, serait un site "d’exploration et de chasse" pour les squales. Les premières données révèlent également que les requins bouledogues ont tendance à chasser la nuit et se reposer le jour.
Pour Marc Soria, "ce n’est cette étude et ses résultats préliminaires" qui pourront déterminer la reprise du surf à Saint-Gilles. Il ajoute qu’une "partie de la réponse" sera portée par les recherches scientifiques. Selon lui, il y a d’autres mesures "de protection, de prévention, de sensibilisation, de responsabilisation qui devront se faire simultanément" par le pouvoir public à partir de ces observations.
Les données recueillies seront analysées et les résultats définitifs devraient être connues d’ici fin janvier 2013. Les recherches continueront ensuite dans le Sud de l’île.