Alors que le courant revient peu à peu sur toute l’île, la question du dédommagement des appareils électriques endommagés se pose dans les foyers réunionnais. Mais à moins d’avoir un bon assureur, rien n’est gagné.
Beaucoup se plaignent du gâchis de nourriture, périmée dans le congélateur, ou de la casse de leurs appareils électroménagers. Les délestages de courant dirigés par les salariés grévistes de la Séchilienne ont provoqué des dégâts à la fois chez les particuliers et chez les professionnels.
Maurice Cérisola, président de l’Association pour le développement industriel de la Réunion, ne se fait pas d’illusion pour les remboursements : "Il n’y a pas de recours possible. Il aurait fallu être équipé de moyens de stockage suffisant ou de groupes électrogènes".
Et le fatalisme du président de l’Adir se vérifie dans les faits. EDF et les assureurs se renvoient la balle quand il s’agit de rembourser les consommateurs qui ont perdu des aliments et des appareils électroménagers.
Jean-Claude Feral, président du comité des assureurs de la Réunion et de Mayotte explique que dans un cas de surtension, il faut avoir un contrat "multirisques habitation", avec une option "dommages électriques". Mais en cas de grève, des fournisseurs d’électricité, les conditions sont revues.
La décongélation des aliments n’est par exemple tout simplement pas prise en compte. Pour les appareils électriques, il faut pouvoir démontrer la surtension occasionnée par les coupures de courant.
Pour cela, EDF tient des registres montrant les variations de courant envoyé en mégawatts. Sans cette démarche, qui prouverait que les délestages ont provoqué des surtensions, les consommateurs n’ont qu’à espérer un geste commercial de leur assureur.
A la question faut-il se tourner vers EDF pour les remboursements, il répond : "Absolument, le fournisseur d’électricité c’est EDF". La direction d’EDF répond bien sûr l’inverse. Selon elle, c’est aux assureurs de prendre en charge les problèmes domestiques.
La première chose à faire reste tout de même de se diriger vers son assureur pour discuter des modalités de son contrat et de négocier éventuellement une close particulière.
En attendant, pour Maurice Cérisola ces délestages auront tout de même permis de mettre en évidence l’inégalité de traitement entre le Nord et le Sud, bien moins préparé pour ce genre d’évènement.