DR-Antenne Réunion
En début de semaine, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, annonçait que les policiers avaient le droit de poursuivre les personnes commettant un refus d’obtempérer. Une nouvelle règle qui n’a pas tardé à susciter les réactions.
Une exception devenue une règle. Désormais, la prise en chasse de véhicules refusant d’obtempérer était jusque-là interdite à part sous certaines conditions. Celle-ci est désormais possible pour les forces de l’ordre.
Interrogés, plusieurs citoyens s’inquiètent de cette décision ministérielle. "C’est mettre les personnes en danger, les motards en danger et aussi les policiers en danger", détaille une passante.
Alliance Police 974 salue la décision du ministre de l’intérieur mais réclame une protection juridique pour les policiers réalisant la poursuite. "A partir du moment où les policiers vont prendre en charge ce véhicule, il peut se passer plein de choses. Le véhicule peut heurter un monument, une personne. Il faut absolument protéger les fonctionnaires de police et mettre en place une cause d’irresponsabilité", déclare Stéphane Patché, représentant du syndicat Alliance Police 974 .
Le syndicat va même plus loin en voulant copier le modèle anglais qui permet aux forces de l’ordre de percuter un motard étant en refus d’obtempérer.
Le député Frédéric Maillot tire la sonnette d’alarme. "Dans un Etat de droit, lorsque les forces de l’ordre nous arrêtent, nous devons obtempérer. Mais selon moi cette mesure de courte-poursuite rajoute du danger à un métier où les agents risquent déjà leur vie. Tout cela doit être pesé et analysé."
Selon l’observatoire national de sécurité routière, plus de 30 000 refus d’obtempérer ont été observés en France en 2022, soit un toutes les 20 minutes. Un net recul a tout de même été constaté, on en constatait 24 900 en 2024.