La Chambre d’Agriculture a mardi soir lancé un appel aux Réunionnais à consommer local. L’objectif, atteindre l’autonomie alimentaire pour notre île. Les Réunionnais sont-ils prêts à consommer auprès des agriculteurs locaux ?
Sur les marchés de l’île, on retrouve de l’oignon en provenance d’Inde à un prix défiant toute concurrence. "C’est le moins cher", constate une cliente. "Si mi voit le camarade lé moins chèr, ben mi sa va chez l’autre, avoue une autre femme faisant son marché".
Le prix est le premier critère pour le consommateur, mais la crise liée au Covid-19 est venue pointer du doigt les limites de l’importation. Durant la période, les consommateurs réunionnais ont sollicité les producteurs locaux. Cette période a aussi changé certaines mentalités, les produits de l’extérieur, certains n’en veulent plus.
"Je préfère manger local, il faut faire vivre notre pays ! Tous ces gens-là, ils ont besoin de travailler, ils ont des familles", explique une consommatrice conquise par le fait peï.
"Lé plus cher, mais le gout lé meilleur que le fruit importé, assure un homme." Du coté des forains, certains jouent le jeu.
"Les forains, on doit aussi jouer le jeu de prendre les produits locaux pour vendre sur les marchés. Quand on prend les produits de dehors pour vendre sur un marché forain, je trouve que ça ne le fait pas", explique un forain.
D’autres vont plus loin, l’agriculture de demain se voudra peï et sans pesticide. "Ça fait plus cher, mais c’est bon ! C’est pour le corps, c’est pour la santé", précise une consommatrice.
Jacky est agriculteur depuis 40 ans, et s’est récemment tourné vers une agriculture raisonnée. "Les anciens, nous ensemble, nous la fait quand même beaucoup de bêtises, c’est sûr que les jeunes va arrive derrière va chercher ça, parce qu’avec toutes les maladie néna, lé dangereux. Nous voit le glyphosate, nous voit beaucoup de choses, donc aujourd’hui il faut absolument aller de l’avant et toujours dans une culture propre", nous confie-t-il.
Aujourd’hui, 9 000 tonnes d’oignons sont importées, et 700 tonnes sont produites localement.