Vendredi soir, le préfecture a retiré son accord pour la mise en place des Vigies Requin. Les associations de prévention du risque requin et la ligue de surf réunionnaise s’élevant contre cette décision, sont reçus aujourd’hui par le Préfet.
Les associations Prévention requin Réunion, Océan prévention Réunion et la Ligue réunionnaise de surf seront reçues ce matin à 10 heures par le Préfet, Jean-Lux Marx, sur le sujet des vigies requin. Loris Gasbarre, président du PRR, responsable du déploiement de ce dispositif de surveillance des plages, répond à nos questions avant son entrevue à la préfecture :
Qu’attendez-vous de la réunion avec le Préfet ?
Nous voulons une explication claire du pourquoi et du comment du retrait de l’accord de la préfecture pour la mise en place des vigies requin. Pourquoi une marche arrière à 12 heures du lancement de ce dispositif alors qu’on y travaillait depuis 6 mois avec cette même autorité ? Nous avons eu le soutien de la sous-préfecture de Saint-Paul ainsi que de la mairie de Saint-Paul. Nous avons reçu le financement et nous avons déjà engagé 14 personnes et acheté du matériel. Suite à ce revirement de la préfecture, aujourd’hui, nous sommes dos au mur !
Selon vous, pourquoi l’Etat a-t-il mis un coup d’arrêt à ce dispositif ?
C’est peut-être à cause des statistiques de l’étude "Charc" (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers). On ne sait pas si l’Etat a connaissance des chiffres de ce rapport mais si c’est le cas, ils doivent être communiqués à la population, parce que nous sommes sur le terrain et si nous sommes en face d’un danger, nous voulons le savoir !
D’après vous, la préfecture aurait pu retirer son accord pour des questions de sécurité ?
C’est possible, mais s’il y a vraiment un danger réel si important qu’il est trop risqué d’envoyer des vigies en mission de surveillance, les plages réunionnaises sont-elles vraiment sûres ? Ne faudrait-il pas alors fermer toutes les plages de Saint-Paul à l’Etang-Salé ? Je ne pense pas qu’un gouvernement peut se permettre de priver une population insulaire de toute une côte. Cela aurait un coût énorme pour l’Etat et pour les commerçants, hôteliers, écoles de surf.
Quelle est votre plus grande inquiétude concernant ce nouveau report du lancement des vigies requin ?
J’ai peur que les employés engagés, les embarcations qui ont été achetées finissent par ne plus servir à rien. 14 réunionnais sont passés par un processus de sélection et comptent maintenant sur cet emploi. Et annuler un dispositif qui a déjà été financé, c’est gaspiller l’argent public ! Qu’est-ce que les citoyens et nos adhérents penseront si cela devait arriver ?
Que comptez-vous faire si cette réunion ne répond pas à vos questions ?
Si nous ne sommes pas entendus, nous n’hésiterons évidemment pas à faire entendre la colère des associations, des utilisateurs de la plage et des écoles de surf. Nous manifesterons jusqu’à obtenir gain de cause et qu’un dispositif de surveillance soit déployé sur les plages réunionnaises.