La chroniqueuse Christine Angot s’est exprimée au sujet de l’esclavage samedi soir à la télévision. Ses propos ont choqué les Outre-Mer et plusieurs élus réunionnais ont décidé de réagir.
La chroniqueuse Christine Angot a évoqué l’esclavage et la traite des Noirs lors d’une discussion sur la Shoah. Elle a expliqué que les esclaves étaient maintenus "en bonne forme" pour le commerce humain, un traitement qu’elle compare aux souffrances infligées aux peuple Juif durant l’holocauste.
Voici ce qu’elle a déclaré : "L’idée c’était au contraire qu’ils soient en pleine forme, qu’ils soient en bonne santé pour pouvoir les vendre et qu’ils soient commercialisables. Donc c’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, et que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes. Et c’est bien pour ça qu’il faut être attentifs chaque fois aux détails, aux particularités."
La députée Ericka Bareigts a décidé de signaler ces propos au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Elle ajoute : "Madame Angot, "l’idée de l’esclavage des noirs" c’est plutôt que les esclaves étaient des biens meubles, que leur humanité a été niée, durant des générations. Des objets qui s’échangaient au même titre que des ânes ou des boeufs."
Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion, a lui écrit à la ministre des Outre-Mer : "Ces propos prononcés par la chroniqueuse sont intolérables car si l’on reprend sa dernière phrase "chacun vit quelque chose d’extrêmement singulière" cela nous permet de dire qu’une comparaison et qu’une hiérarchisation des souffrances de chacun n’est pas possible car tout est "extrêmement singulier". (...) Suite aux propos déplorables tenus par Madame Christine ANGOT, je vous demande d’agir. Nous ne pouvons pas tolérer un tel message et une telle vision de la traite négrière et de l’esclavage dans son entièreté, message considérant que cet événement de l’Histoire mondiale a moins de valeurs que la Shoah."
Le député rappelle aussi à la ministre sa proposition d’un jour férié national commémorant l’abolition de l’esclavage par la République.