Afin de favoriser le pouvoir d’achat de tous les Réunionnais, plusieurs mesures ont été prises. La baisse de plus de 30 % du prix de la bouteille de gaz de 12,5 kg a été annoncée la semaine dernière, tout comme la baisse des prix du carburant à hauteur de 8 centimes d’euro à la pompe pour le sans plomb et le gazole.
Aujourd’hui, ce sont 60 produits de consommation courante qui ont été revus à la baisse (de moins 10% à 40%). Autre annonce capitale : la baisse significative pour la facture d’électricité des foyers les plus pauvres.
Communiqué de la Préfecture, de la Région et du Département : De nouvelles mesures pour les Réunionnaises et Réunionnais
Le vendredi 24 février dernier, des mesures concrètes ont été annoncées afin de baisser les prix de produits dont l’impact sur le budget des ménages réunionnais les plus fragiles est important : prix des carburants, prix de produits de consommation courante, prix de l’électricité et du gaz. Ce travail a mobilisé ces derniers jours de nombreux acteurs : Etat, Conseil Régional, Conseil Général, association des maires, chambres consulaires, professionnels de plusieurs secteurs d’activité, associations de consommateurs…
Les résultats des travaux engagés sont très significatifs. Ils prendront effet dès le mois de le 1er mars. Les économies sont les suivantes :
- Baisse de plus de 30 % du prix de la bouteille de gaz de 12,5 kg,
- Moins 8 centimes d’euro à la pompe pour le sans plomb et le gazole,
- 10 % à - 40 % pour 60 produits de consommation courante,
- Baisse significative pour la facture d’électricité des foyers les plus pauvres. L’engagement nouveau pris sur les produits de consommation courante, qui implique l’ensemble des filières, s’ajoute aux engagements pris dans le cadre de la liste des produits COSPAR et des références DEFI.
L’Observatoire des prix et des revenus de La Réunion sera le garant des engagements pris. Poursuivant la publication régulière du chariot-type, il développera son action et fera vivre ces listes de produits. Pour assurer le suivi des engagements, l’Observatoire des prix et des revenus de La Réunion sera renforcé par l’affectation de deux fonctionnaires spécialistes de la concurrence et des prix ainsi que par des jeunes recrutés dans le cadre du service civique.
La baisse des prix du gaz et des carburants
Dans le budget des ménages réunionnais, le transport représente 13,9 % des dépenses en 2006 contre 11,1 % pour la France métropolitaine. La proportion des dépenses consacrées aux transports a diminué 2,8 points entre 1995 et 2006. I. Une transparence accrue depuis novembre 2010.
Dans un contexte où la voiture individuelle reste un outil indispensable pour se déplacer pour nombre de Réunionnaises et de Réunionnais, les évolutions des prix des carburants impactent directement le pouvoir d’achat. Après plusieurs rapports et enquêtes (notamment de l’Autorité de la concurrence qui a été sollicitée à trois reprises pour avis par l’Etat en 2009 et 2010), le décret pris le 8 novembre 2010 a profondément réformé les conditions de fixation des prix en matière de carburant. Le prix à la pompe est désormais calculé chaque mois en fonction d’une structure des prix transparente (indices de référence de l’approvisionnement, fiscalité, revenus des importateurs et des détaillants…).
L’arrêté préfectoral qui fixe les prix tous les mois détaille la décomposition du prix maximum payé par le consommateur. A compter du 1er mars 2012, le Conseil régional et le Conseil général interviennent sur le prix de la bouteille de gaz de 12,5 kg en apportant une aide de 7,7 € par bouteille de gaz de 12,5 kg. Au regard du prix fixé pour le mois de mars 2012, cette aide conjointe aboutit à un prix maximum de la bouteille de gaz en mars de 15 €.
Le Conseil Régional, les communes, la chambre de commerce et d’industrie et les importateurs pétroliers vont intervenir conjointement pour, dès le 1er mars 2012, réaliser une baisse de 8 centimes d’euro sur le super sans plomb 95 et sur le gazole. Par rapport au prix fixés en février 2012, cela représente une baisse de près de 5 % sur le super sans plomb 95 et de plus de 6 % sur le gazole. Des actions vont être prolongées dans la création de filières alternatives : l’Etat continuera d’apporter son appui à la démarche engagée par des professionnels pour importer des carburants et soutiendra la proposition du Conseil régional de créer une unité de stockage qui viendra en concurrence avec la SRPP.
La baisse des prix de produits de consommation courante
La part des produits alimentaires dans le budget des ménages diminue constamment depuis 1995, passant de 19,3 % à 13,2 % en 2006. Elle se rapproche de la proportion constatée dans l’Hexagone (10,9 %). Néanmoins, cette proportion est plus importante pour les revenus les plus faibles. I. Des actions déjà engagées pour la transparence et la maîtrise des prix.
a) L’Observatoire des prix et des revenus de La Réunion. Depuis 2009, l’organisation de l’Observatoire des prix et des revenus de La Réunion a été revue : son président est désormais une personnalité indépendante. L’Observatoire dispose de moyens financiers pour réaliser les études qui lui permettront d’avoir une meilleure connaissance des mécanismes de formation des prix.
C’est ainsi qu’une étude sur les prix des pièces détachées automobiles est sur le point d’être lancée. En fonction des constats relevés dans ces études, l’Observatoire peut saisir directement l’Autorité de la concurrence. Ces moyens vont être renforcés par l’affectation de deux fonctionnaires spécialistes de la concurrence et des prix. Grâce à ce renfort, l’Observatoire pourra assumer sa nouvelle mission de garant des engagements de baisse des prix de produits de première nécessité.
b) Le chariot-type. L’observatoire des prix et des revenus de La Réunion est également au coeur du suivi du chariot-type, lancé en octobre 2008 : le 23ème panier a été calculé au mois de février 2012. Le chariot-type (40 produits) est complété par un panier-type de 10 produits et les prix du marché local (10 produits).
c) Les produits COSPAR Dans le cadre de l’accord signé le 31 mars 2009, 254 références ont fait l’objet d’un accord de baisse de 5 à 20 % réalisée par les distributeurs. Les engagements pris sur les produits de consommation courante viennent en complément des engagements sur les produits COSPAR dont l’Observatoire des prix et des revenus s’assurera du suivi.
d) Le programme DEFI Le programme DEFI – Développement Elevage Filières Interprofesionnelles - est une illustration concrète d’une action de maîtrise des prix cohérente avec le développement de l’économie et de l’emploi à La Réunion. DEFI c’est, tout d’abord, une baisse de 10 à 25 % sur plus de 80 références en grandes et moyennes surfaces, qui sont le principal réseau de distribution de denrées alimentaires.
C’est aussi un accélérateur de croissance endogène qui permettra sur dix ans de créer :
- 1 600 emplois directs et indirects en dix ans et contribuera à l’amélioration de l’autonomie alimentaire de l’île, l’objectif étant d’atteindre 50% d’autonomie alimentaire pour les produits laitiers et carnés locaux.
II. Prix de 60 produits de consommation courante « Produits solidaires » en baisse
Le monde économique s’est engagé à baisser les prix de 60 produits de consommation courante jusqu’au 31 décembre 2012. Ces produits seront identifiés sous le nom de « Produits solidaires ». Il s’agit aussi d’alimentation que de produits courants d’entretien ou d’hygiène.
Pour soutenir les productions locales et dans le prolongement du programme DEFI, le Conseil général accompagne certaines filières pour développer leurs productions en offrant des prix plus bas aux consommateurs. L’Observatoire des prix et des revenus de La Réunion sera le garant de ces engagements en examinant régulièrement les prix de ces produits.
Une baisse du prix de l’électricité pour les ménages les plus démunis
Selon l’INSEE, le coût du poste « logement, eau, énergie » est plus faible de 2,4 % à La Réunion qu’en France métropolitaine en prenant comme référence les modes de consommation métropolitains. Le logement représente une dépense d’environ 12,1 % dans le budget des ménages de La Réunion en 2006, en hausse de 1 point par rapport à 1995. Pour les locataires, les dépenses moyennes d’électricité s’élèvent à 27€ par mois.
I. Des actions déjà engagées pour diminuer les charges de logement. En juillet 2009, le forfait charges des allocations logement pour les départements d’outremer a été revalorisé de 56 % pour l’aligner sur le montant correspondant en France métropolitaine. Grâce notamment à cette forte revalorisation, le montant des allocations versées entre 2009 et 2010 a augmenté de 7,7 % pour atteindre 323,6 M€, soit plus de 100 000 bénéficiaires.
Depuis janvier 2005, les abonnés dont les revenus sont inférieurs aux plafonds de ressources de la couverture maladie universelle complémentaire peuvent bénéficier du tarif de première nécessité pour l’électricité. Plus de 47 000 abonnés à La Réunion bénéficient de ce tarif qui conduit à une baisse de 30 % de leur facture, soit un gain moyen de 90 € par an pouvant aller jusqu’à 120 € selon la composition de la famille. Cependant, tous les abonnés qui pourraient prétendre à ce tarif n’ont pas fait les démarches pour l’obtenir. De plus, la possibilité ouverte aux bailleurs sociaux de cumuler plusieurs aides lors de la construction des logements (aide budgétaire de l’Etat et défiscalisation) permet de produire plus de logements très sociaux, aux loyers adaptés aux familles démunies. Près de 2 000 logements locatifs très sociaux ont été financés en 2011 contre 1 000 en 2010.
De nouvelles mesures sur l’électricité.
Avec le concours de l’Etat, le Conseil général et EDF ont décidé de recruter 50 jeunes en service civique comme médiateurs électricité pour promouvoir le tarif de première nécessité auprès des publics qui sont éligibles (notamment les allocataires du rSa socle et majoré) et apporter des conseils en matière de maîtrise de la consommation d’électricité. L’ambition commune est de permettre à 10 000 bénéficiaires supplémentaires d’accéder effectivement à ce tarif de première nécessité pour un montant global d’aide complémentaire de l’ordre de 900 K€.
En complément des démarches qu’il a décidé d’engager avec EDF pour promouvoir le TPN, le Conseil Général a décidé d’accorder un chèque électricité d’un montant minimal de 90 € par an pouvant aller jusqu’à 120 € en fonction de la composition de la famille.
Ce chèque électricité est destiné aux abonnés bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé, de l’allocation de solidarité pour les personnes âgées et aux travailleurs pauvres : - près de 40 000 foyers réunionnais pourraient bénéficier de ce chèque.
Pour maîtriser leurs consommations d’électricité et d’eau, les abonnés qui sont bénéficiaires du tarif de première nécessité et du chèque électricité se verront proposer gratuitement un kit « HydroEco » avec notamment le concours du Conseil Régional et d’EDF : ce kit permet à chaque foyer d’économiser chaque année 30 € sur la facture d’électricité et 40 € sur la facture d’eau par an. C’est un investissement au titre du développement durable de près de 2,5 M€.