La monnaie unique européenne a fêté son dixième anniversaire sur fond de crise. Une décennie après sa mise en circulation, l’euro ne fait pas que des heureux. Nombre de consommateurs estiment que l’introduction de cette monnaie a contribué à la flambée des prix dans l’alimentation. Mais selon l’Insee, c’est l’envolée du prix des matières premières qui est à l’origine de l’augmentation des prix.
Introduit en 1999 sur les marchés financiers, l’euro s’est imposé en Europe le 1er janvier 2002 comme la monnaie unique. Dix ans après après avoir remplacé les francs, deutschmarks, ou encore les lires, l’euro fait aujourd’hui partie du quotidien de 332 millions de personnes dans 17 pays différents.
Avec la crise financière qui secoue l’Europe, les euros sceptiques se font de plus en plus entendre. En effet, l’euro est toujours associé à une perte de pouvoir d’achat dans les esprits des consommateurs. Selon un sondage Ipsos-Logica réalisé pour Lire la Société publié début décembre, 36 % des Français souhaiteraient ainsi que l’on revienne au franc et 45% estiment que l’euro est un handicap pour l’économie française.
L’économiste Philippe Moati estime que "les consommateurs ont pris l’euro en grippe. Cela tient aussi au fait que les gens n’ont pas le moral, qu’ils sont à la recherche d’une explication à leur malaise et que, dès lors, qui est rattaché à des questions de mondialisation devient un point de cristallisation de leur angoisse", analyse t-il. Même constat dressé par André Sapir, économiste du centre Bruegel sur les politiques économiques en Europe qui expliquent que "les consommateurs n’ont jamais été très heureux avec l’euro, car ils ont toujours gardé cette perception initiale qu’il signifiait une augmentation des prix".
Une analyse qui se vérifie sur le petit marché de Saint-Denis où les consommateurs réunionnais ont l’impression que l’euro a fait grimper les prix. S’ils ne font plus la conversion en franc, ils sont convaincus que l’euro n’a pas fait du bien au porte-monnaie des Européens.