Ce sont 1,2 million d’euros par an que le SDIS doit rembourser à la Cour régionale des Comptes sur les indemnités des pompiers. Un remboursement sur 2 ou 5 ans, ce sera l’objet des discussions la semaine prochaine.
Deux nouvelles réunions sont prévues la semaine prochaine pour tenter de trouver un compromis dans ce dossier brûlant des indemnités des pompiers professionnels de La Réunion.
Ce mardi, les différents acteurs concernés se sont réunis pour faire la lumière sur le trop perçu des sapeurs pompiers depuis 1986. L’information a été révélée hier lors d’une rencontre prévue de longue date au calendrier annuel des instances. Mais cette réunion a été écourtée à cause de l’absence de Robert Nativel - élu délégué aux Ressources humaines au sein du SDIS 974.
Une nouvelle rencontre a donc été programmée ce matin en présence des sept syndicats, de Bruno Mamindy-Pajany - premier vice-président du SDIS -, du colonel Félix Anténor-Habazac - directeur départemental adjoint du SDIS 974 et directeur par intérim -, de Christophe Di Donato - secrétaire général - et de Robert Nativel.
Une séance de travail où plusieurs pistes pour une sortie de crise ont été évoquées. Pour les syndicats, c’est l’administration qui a commis cette erreur et ils ne comptent pas en payer le prix. "Aucun centime ne sortira de la poche des agents", affirment les représentants syndicaux. Ainsi, ils vont déposer un préavis de grève d’ici jeudi 18 avril en prévision des deux réunions programmées lundi 22 et mercredi 24 avril.
Au terme de Conseil d’Administration du 24 avril, les pompiers comptent bien entamer un mouvement de grève dès le lendemain si aucune sortie de crise n’est trouvée. C’est un dossier épineux qui attend les différents acteurs concernés. Concrètement, depuis 1986, les pompiers professionnels de La Réunion touchent une prime indexées sur deux critères alors qu’ils n’auraient pas dû : une prime de responsabilité et une autre sur leurs spécialités en fonction de leur diplômes.
Un dispositif qui a eu pour conséquence un versement de salaires surélevées avec des écarts de montant versés tous les mois. Des écarts pouvant aller de 70 euros nets pour un sapeur pompier de base à près de 300 euros nets pour un colonel.
Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la profession qui est concernée par ce dossier, soit un 853 agents. La Cour régionale des Comptes réclame désormais ce trop perçu. Au total, ce sont 1,2 million d’euros par an qui devront être remboursés. Reste à savoir désormais sur quelle période. Le trésor payeur leur réclame un remboursement des indemnités perçus ces cinq années, mais les syndicats mettent en avant un texte de loi qui prévoit un remboursement que sur deux ans. Dès le 30 mai, les pompiers professionnels ne percevront plus ces primes, ce qui représente une perte de salaire de l’ordre de 2 à 4%.
Les différents partenaires ont six jours pour se pencher sur les différentes pistes évoquées aujourd’hui. Ce lundi 22 avril, un première réunion est prévue entre la direction et l’ensemble des partenaires sociaux afin de faire un point d’étape. Mercredi 24 avril le Conseil d’Administration du Service d’Incendie et de Secours (CASDIS) rendra sa décision sur la possibilité d’une remise gracieuse de tout ou une partie des indus.
Une autre piste de travail a été soulevée aujourd’hui par les représentants syndicaux. Ils proposent qu’une partie des indemnités soient remboursées sur le budget établi pour 2013. Les syndicats ont réclamé la transparence sur ce dossier. Tous les partenaires réunis aujourd’hui veulent trouver un compromis rapidement pour éviter que la situation ne s’envenime. Pour le moment c’est le statu-quo en attendant la suite de ce dossier la semaine prochaine.