Ce lundi 11 mai marque le début de la reprise économique. Pour faire le point sur la situation à La Réunion, Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT Reunion et Eric Leung, président de la CPME sont intervenus sur le plateau d’Antenne Réunion.
"On avait besoin de sortir. Le déconfinement, c’est la reprise d’activité, je crois qu’il faut être très vigilant. Hier soir nous avons envoyé 9 000 mails à nos adhérents, en leur disant il faut reprendre, mais soyez vigilants sur les conditions de la reprise. Le coeur de cette reprise, c’est la sécurité des salariés, du public, et de l’employeur. Nous devons travailler autour de ça", explique Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT
Éric Leung, président de la CPME se dit soulagé de cette reprise. "Il faut que nous soyons optimistes par rapport à cette période de déconfinement, tout en rappelant qu’il faut avoir un optimisme mesuré. Nous avons un prochain rendez-vous le 2 juin. Ce sont des par cycles de trois semaines, fle gouvernement va pouvoir déterminer si nous sommes toujours en zone verte ou pas. L’économie ne va pas redémarrer en appuyant sur un bouton, (...) la priorité c’est de préserver la santé physique et sanitaire de nos collaborateurs et de nos clients. "
Éric Leung, président de la CPME craint pour la poursuite des activités économiques à La Réunion. "Nous avons des remontées ce matin, de salariés qui n’ont pas souhaité confier leurs enfants aux écoles, pour deux raisons. Il y a pratiquement la moitié des communes qui n’ont pas rouverts les établissements scolaires, et l’autre partie ce sont des parents qui ont estimé plus judicieux de ne pas envoyer les enfants à l’école. On se pose la question au niveau de leurs entreprises, qu’est ce qui se passe ? Pour le moment, nous les mettons encore au chômage partiel mais le dispositif devrait être revu le 2 juin. C’est pour cette raison que nous sommes extrêmement vigilants sur cette partie. "
"Jusqu’au 2 juin les salariés qui n’envoient pas leurs enfants à l’école peuvent rester au chômage partiel, ce dispositif évoluera le 2 juin. Si l’école est ouverte, le salarié qui ne souhaite pas envoyer son enfant à l’école, devra prendre ou sur les RTT ou sur des congés payés. Le Préfet a réuni un conseil de l’Éducation nationale la semaine dernière, (...). Ce sont les maires qui décideront ou non d’ouvrir les écoles primaires. (...) Je comprends la crainte de parents mais si les règles sanitaires sont respectées, il n’y a pas de problème, les enfants peuvent retourner à l’école.", a ajouté le secrétaire général de la CFDT
"Plus de 107 000 salariés du privé, soit plus de trois quarts des salariés du privé sont en activité partielle. Cela correspond aussi à trois quarts des entreprises, sur les 19 000 entreprises ayant un salarié, 15 000 ont eu recours à cette activité partielle. Notre économie ne va pas repartir aujourd’hui, en appuyant simplement sur un bouton. Ce dispositif de chômage partiel, a été mis en oeuvre par le gouvernement dès le 1 7 mars pour ne pas avoir à recourir au licenciement. Après deux mois sans chiffre d’affaires, aucune entreprise n’a suffisamment de trésorerie pour payer ses salariés", a indiqué le président de la CPME.
Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT, redoute l’impact de la crise économique sur les salariés " Il est évident si on limite le nombre de clients, le chiffre d’affaires sera moindre. Avec une baisse du chiffre d’affaires, généralement la première variable d’ajustement, c’est le personnel.
Il faut continuer à travailler dans le cadre d’un dialogue social territorial sur les conséquences de cette crise sur l’économie. Comment nous préservons les entreprises les salariés et notamment ces petites entreprises qui forment le tissu économique de La Réunion. (...)
Je crois que les salariés ont suffisamment donné, ce qui étaient en première ligne ont suffisamment donné, ceux qui ne l’étaient pas, ce n’est pas une partie de plaisir de rester chez soi et d’être payé à 84% de son salaire."
"N’oublions pas les artisans, n’oublions pas les travailleurs non salariés - plus de 30 000 à La Réunion - qui sont des indépendants et qui n’ont pas eu de chômage partiel. (...) Pour ces professionnels il y a quelques dispositifs qui ont été mis en oeuvre, jusqu’à ce jour insuffisants. L’économie doit redémarrer dans toute sa plénitude.
Ce n’est qu’un début, ce sera un marathon, l’ensemble de ces gestes barrières doivent perdurer dans le temps, il ne faut ne rien lâcher, (...) le virus est encore sur notre territoire. Rien ne serait plus terrible que de repartir sur un confinement.", a précisé Eric Leung, président de la CPME.